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Circuits courts

De l'élevage à la vente en boucherie

Publié le vendredi 20 mai 2011 - 09h50

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Une centaine d'éleveurs s'organisent en coopérative et créent trois magasins dans le Bordelais. Un circuit court qui valorise leur production.

Nicolas Faure-Roux et sa femme Christine ont repris en 1998 une exploitation viticole du Haut-Médoc, dans la Gironde, ainsi qu'un petit cheptel de vingt génisses limousines.

Les crises viticoles se succédant, ils décident, en 2008, d'agrandir le troupeau à cent cinquante têtes afin de sécuriser leur revenu. Avec un objectif : ne pas laisser s'échapper la valeur ajoutée ! Un pari que le couple a pu relever en s'appuyant sur la filière créée par sa coopérative, le GEG (1).

« Nous avons ouvert notre premier point de vente de viande en caissettes en 2002, dans l'Entre-Deux-Mers, pour valoriser tous les morceaux de viande, même ceux qui ne trouvaient pas preneur chez les grossistes, comme les avants », explique Philippe Nompeix, directeur du GEG.

Puis, la coopérative s'est décidée à embaucher directement ses bouchers. Succès immédiat. Une deuxième boucherie a ouvert ses portes en 2003 à Lesparre, dans le Médoc, et une troisième en mars 2004, dans le sud de la Gironde, à Toulenne.

 

Engagement : sécurité des débouchés

La coopérative achète, fait abattre et fournit ses trois boucheries, ainsi qu'une dizaine de bouchers indépendants. Nicolas Faure-Roux a choisi d'écouler l'intégralité de sa production auprès du GEG. Soit, pour une année, seize vaches grasses de réforme (carcasse de 475 kg en moyenne), huit bœufs (575 kg) et douze jeunes bovins (350 kg).

« Nous travaillons en confiance avec le commercial de la coopérative qui vient programmer les enlèvements des bêtes. Nous avons l'assurance qu'elles partiront et nous nous engageons à ce qu'elles soient prêtes à la date voulue. Cette sécurité nous permet une gestion à long terme du troupeau et nous pouvons prendre le temps d'un meilleur engraissement », justifie l'éleveur.

En moyenne, la coopérative lui achète ses vaches à 4,3 €/kg (prix de carcasse), ses bœufs à 4,9 €/kg et ses jeunes bovins à 3,7 €/kg. « Soit entre cinquante et quatre-vingts centimes d'euro plus cher que les prix pratiqués sur les marchés », souligne Philippe Nompeix.

 

Prix en rayon : 10 % moins cher

« Nos prix sont, en moyenne, 10 % moins élevés que ceux des bouchers traditionnels. Et nous nous servons des morceaux les moins nobles pour faire des promotions défiant toute concurrence et attirer les clients. » Pour le directeur du groupement, « c'est l'organisation en circuit court qui permet un tel résultat. »

Face au succès, la coopérative prévoit l'ouverture d'une quatrième boucherie, aux portes de Bordeaux, à Mérignac, ainsi que l'agrandissement de celle de Lesparre, « pour que les clients ne fassent plus la queue dehors ! »

 

Fermeture d'abattoir : nouveau défi

Seule ombre au tableau : la fermeture de l'abattoir de Bordeaux, « maillon essentiel de la chaîne », annoncée pour le 31 décembre 2011. « Nous avons besoin d'un abattoir proche, car toute notre démarche est basée sur la proximité », confie Philippe Nompeix.

Loin de se décourager, le groupement a décidé de monter son propre abattoir, avec un rendement adapté à ses besoins : 650 tonnes par an, pour un coût de 540 euros par tonne. Le montant total de l'investissement est estimé à dix millions d'euros.

« Nous comptons sur le soutien des collectivités et de la communauté urbaine de Bordeaux, espère le directeur. Rien n'est encore validé, mais c'est en bonne voie ! »

_____

(1) Groupement des éleveurs girondins.

 

A télécharger :

Notre simulation, avec Nicolas qui vend ses bêtes entre 0,5 et 0,8 €/kg plus cher, en moyenne, avec la coopérative

 

 

 Expert : PHILIPPE NOMPEIX, directeur du Groupement des éleveurs girondins

« Partager équitablement la valeur ajoutée entre éleveurs »

« Nous avons l'habitude de définir notre approche globale comme une démarche de commerce équitable appliquée à la valorisation de nos produits, de nos métiers et de notre territoire, avec une valeur ajoutée équitablement partagée. Bien sûr, il s'agit de trouver le juste équilibre entre une bonne rémunération des producteurs, qui est l'essence même de notre projet, et un prix attractif pour le consommateur. Car c'est bien de remplir les boucheries, mais il faut aussi que les rayons se vident ! Notre force, outre des prix attractifs, c'est la mise en place d'une démarche de qualité, avec un soin particulier apporté à l'engraissement des animaux. Le système d'avance sur trésorerie proposé aux adhérents pendant la durée de l'engraissement (lire l'infographie), est un encouragement dans ce sens. » 

 

par Sophie Bergot

(publié le 20 mai 2011)

 



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