Drive fermier, un succès croissant

Neuf heures. Dominique Pellet, apicultrice à Saint-Sève, quitte son exploitation, pour rejoindre la plate-forme d'Eysines à 75 km de chez elle. La veille, elle est passée prendre les produits de ses confrères du secteur : des pruneaux, du vin et de la charcuterie.

Une ou deux fois par mois, elle fait partie des six agriculteurs bénévoles qui, chaque vendredi matin, confectionnent les paniers des trois cents clients qui ont passé commande via le site internet, avant le jeudi.

Leur paiement en ligne est sécurisé par 3Dsecure. Il n'y a aucune obligation de commande hebdomadaire, ni de montant minimum. Le prix du panier moyen avoisine 40 euros. Cette souplesse et le riche catalogue de produits y sont sûrement pour quelque chose.

Sur la rocade bordelaise

Une trentaine d'agriculteurs et trois groupements de producteurs proposent 700 références : des produits bruts et transformés, conserves, gâteaux, confitures, cosmétiques… « Les produits frais sont plus demandés que les secs », constate François Delmas Saint-Hilaire, chargé de mission à la chambre d'agriculture à l'initiative de ce drive.

Chaque producteur accède à un backoffice, où il indique ses quantités disponibles. Le drive fermier de Gironde ayant été le premier en France, il a essuyé les plâtres de l'outil informatique fourni par l'APCA. « Ce logiciel reste perfectible », précise le chargé de mission.Une fois les colis constitués, les six agriculteurs se répartissent entre Eysines, Lormont et Gradignan.

Ces trois points de retrait sont équipés de chambre froide. Les clients arrivent en deux vagues, à l'heure du déjeuner et à la débauche. Ce jour-là, Dominique Pellet avait personnellement 25 commandes pour un montant de 120 euros. Cette habituée des circuits courts a sa propre boutique sur l'exploitation. Elle fait les marchés d'été et quelques salons. Le drive fermier représente 15 % de son chiffre d'affaires.

« Il me donne accès à une autre clientèle, qui ne se déplacerait pas chez moi. Avec le drive, nous allons chez le client. Il ne vient pas chez nous. » Un nouveau point de retrait a été ouvert à La Réole cet hiver, un autre verra prochainement le jour à Bègles, avec des producteurs des environs. « Les habitudes y sont différentes. Le paiement en ligne passe moins bien », note Denis Chaussié, président de la nouvelle SARL.

Nadia Savin