Après des années phares pour le secteur, les exportations françaises de vins et spiritueux se sont élevées à 3,28 milliards d'euros sur les six premiers mois de 2009, confirmant une chute significative de 24,6% par rapport à la même période de 2008. Elle touche toutes les catégories de produits, a indiqué jeudi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
Ces résultats sur six mois confirment le ralentissement très net engagé à la fin de 2008 et laissent présager une année 2009 en fort recul, prévient la FEVS. Elle «effacerait» les performances historiques des quatre dernières années, avec au mieux un retour aux résultats du niveau de 2004, estiment les exportateurs français.
Les vins tranquilles, représentant 55% de nos exportations globales en valeur, reculent fortement sur cette période, aussi bien en volume de 10,5% qu’en valeur de 19% à 1,8 milliard d'euros. Le champagne, traditionnelle locomotive de notre secteur à l’exportation, souffre de la conjoncture économique internationale et décroche sérieusement, en chute de 41,1% en volume et 45,2% en valeur, souligne la FEVS.
Selon elle, la chute significative de nos volumes et valeurs de vins exportés est largement imputable aux résultats des vins tranquilles AOC, passant nettement dans le rouge, par rapport au début de 2008, gonflé par la forte valorisation des bordeaux 2005. Les volumes accusent une baisse de 18,8%, et les valeurs chutent elles de 24,2%. Toutes les appellations souffrent, insiste la FEVS: -20,2% en volume et -27,5% en valeur pour les bordeaux, -26,9% en volume et -30,3% en valeur pour les bourgognes, -20,2% en volume et -14,3% en valeur pour les côtes-du-rhône.
Néanmoins, tempère la fédération, les vins d'entrée de gamme semblent avoir légèrement profité sur cette première partie de l’année du contexte économique difficile. Les vins de pays sont en retrait plus modéré de 3,7% en volume et 0,6% en valeur. Les vins de table sont en diminution de 3,4% en volume mais progressent de 1,2% en valeur.
Avec 917 millions d'euros, les spiritueux sont également en très net recul: -17% en volume et -20,6% en valeur. Après des années de forte croissance, le cognac, autre produit phare (à l'exportation, à l'instar des champagnes, NDLR), chute de 28,4% en volume et de 26,6% en valeur. Les liqueurs enregistrent également une baisse de 14,1% en volume et 14,2% en valeur.
L’équilibre géographique de nos exportations est maintenu entre l’UE et les pays tiers, précise la FEVS. Nos marchés traditionnels de proximité ont néanmoins davantage souffert sur ces six mois, l’UE représentant l’essentiel de la baisse globale de nos exportations (-29,7% en valeur).
L’Amérique du Nord, en particulier les Etats-Unis, notre premier débouché à l'exportation, est en net recul. Sur le marché russe, jusqu'alors très «prometteur», le secteur des vins et spiritueux enregistre un effondrement de ses résultats, en baisse de 17,5% en volume et de 40,2% en valeur.
Hormis la Chine et Hong-Kong qui maintiennent leur progression (respectivement +10,7% et +25,7% en valeur), tous les principaux marchés de destination de nos produits sont en nette baisse, aussi bien en volume qu’en valeur, constatent les exportateurs de vins et spiritueux français.
Claude de Jouvencel, leur président, a estimé que «le deuxième semestre représentant historiquement l’essentiel de nos résultats annuels, nous pouvons espérer une stabilisation des tendances actuelles, car elles seront à comparer à une fin d’année 2008, déjà en régression».