Jeudi matin, il n'a pas été question que du scandale sur la viande de cheval et de traçabilité lors de l'audition des représentants de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) par la mission commune d'information sur la filière de la viande en France et en Europe du Sénat. Sylvie Goy-Chavent, rapporteuse de la mission et sénatrice de l'Ain, a posé plusieurs questions sur l'abattage rituel, les volumes qu'il concerne et les risques qu'il représente en termes de contamination bactérienne des carcasses.
« Selon vous, le mode d'abattage rituel peut-il être à l'origine d'intoxications graves à la bactérie E. coli ? Quand un lot de viande ou un produit sont contaminés, en l'absence d'informations relatives au mode d'abattage sur les étiquettes, comment faites-vous pour établir l'origine de la contamination ? », interroge la sénatrice, qui a déjà proposé deux projets de loi depuis novembre 2012, l'un pour rendre obligatoire l'étourdissement des animaux avant tout abattage et l'autre pour informer le consommateur quant à l'origine des viandes issues des filières d'abattage rituel.
Une partie des questions de Sylvie Goy-Chavent repose sur un rapport du Conseil général de l'alimentation (CGAAER) qui, cite-t-elle, « pointe les dérives dans le système d'abattage des bovins et des ovins en France. Selon cet audit, de 54 pages, quand même, par des experts et hauts-fonctionnaires du ministère, le volume d'abattages rituels est estimé à 40 % pour les bovins et 60 % pour les ovins, alors que, je cite encore l'audit, la demande en viande halal ou casher devrait correspondre à environ 10 % des abattages totaux. »
Concernant ces chiffres, Patrick Dehaumont, le directeur général de la DGAL, précise d'emblée que « le rapport [...] était partiel, [réalisé, NDLR] sur un certain nombre d'abattoirs et pas exhaustif. Donc je ne pense pas qu'on puisse valider les chiffres de ce rapport. On pourra vous donner les chiffres que l'on a ». En revanche, le haut-fonctionnaire estime que ce document contenait « un certain nombre de remarques pertinentes, et ça c'était très pertinent, qu'il y avait une sorte d'inflation » sur les volumes abattus dans un cadre rituel dans certains établissements.
Patrick Dehaumont rappelle qu'après ce rapport, la DGAL s'est chargée de « redéfinir les conditions d'abattage rituel et un certain nombre d'obligations qui visent à limiter au strict nécessaire l'abattage rituel, et à apporter des garanties sanitaires ».
Face à la sénatrice qui revient à la charge sur les volumes d'animaux abattus rituellement, Patrick Dehaumont ne confirme toujours pas les chiffres du rapport du CGAAER et reconnaît ne pas en avoir de très récents. « On avait fait un bilan, il y a huit mois environ, poursuit-il. On pourra vous ressortir ces chiffres. De mémoire, on avait en global 14 %, et après, en sous-ensemble par espèce, cela pouvait être variable. »
Le directeur général de la DGAL insiste aussi sur le fait que s'il est « important de ne pas tuer plus de bêtes que nécessaire, il est aussi important de ne pas gaspiller les denrées ». C'est une allusion au fait que dans le rite casher, seuls les avants de carcasse sont consommés. Et que le nombre de commandes d'abats par la population musulmane est plus important que celui de carcasses. Et donc, que pour répondre à cette demande d'abats, il faut abattre davantage d'animaux que la consommation de viande seule, l'exigerait.
il faut interdire cela !
vendredi 12 avril 2013 - 00h17
il est aberrant de faire des abattages rituels encore à notre époque,c'est honteux et barbare de faire souffrir inutilement des animaux,pour satisfaire des pratiques ridicules,ne sommes nous pas au 21e siècle?c'est un manque de respect pour tout le monde,mais bien sûr , c'est peut être juteux pour certains !