« Le groupe Leclerc a accepté de participer à une réunion avec les abatteurs, les représentants des autres enseignes de la grande distribution et les éleveurs à l'interprofession, affirmait Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), cet après-midi, en sortant d'une rencontre avec le secrétaire général du distributeur à Ivry-sur-Seine (Val de Marne). Nous tenons à ce que cette réunion ait lieu avant le 15 septembre. »
Cet accord de principe, l'organisation syndicale l'a obtenu après qu'une centaine d'éleveurs allaitants se soit retrouvés ce matin dans le rayon de boucherie du magasin E. Leclerc de Vitry-sur-Seine (Val de Marne). Sur place, ils ont étiqueté les viandes avec le logo « Viande bovine française (VBF) », avant de se diriger vers les frigos du magasin dont l'accès leur a été refusé. Ce n'est qu'ensuite qu'ils ont rejoint le siège social de l'enseigne à Ivry-sur-Seine. (Visionnez notre reportage VIDEO.)
Cette manifestation fait suite à des actions lancées par la FNB contre la distribution en avril dernier. L'objectif : obtenir une revalorisation des prix à la production.
« La situation n'a pas évolué depuis, constate Jean-Pierre Fleury, le président de la FNB. L'écart entre les prix à la production et ceux à la consommation continue de se creuser. Nous pressons le président d'Interbev d'organiser une réunion avec les distributeurs, y compris les indépendants, les abatteurs et la FNB. Sinon, nous nous en chargerons. »
Depuis septembre 2013, le syndicat estime que les cours des animaux de boucherie ont chuté 70 centimes par kilo. Elle calcule que pour une exploitation moyenne, qui vend 80 animaux par an, cela représente une perte de 24.000 €. « A peine les aides Pac seront-elles versées, que les banques se serviront pour rembourser les prêts à court terme de trésorerie », prévient Jean-Pierre Fleury.
Autre motif d'exaspération pour la FNB : le logo « Viande de France ». Il n'est pas assez présent dans les rayons des grandes surfaces au goût de la FNB. Ce matin, ses adhérents se sont d'ailleurs vus refuser l'accès à la chambre froide du magasin de Vitry-sur-Seine par les forces de l'ordre. « L'excuse du temps nécessaire pour refaire les étiquettes, ça suffit », lance Jean-Pierre Fleury.