Les exportations de soja et de céréales sont au point mort à Rosario, principal port d'embarquement en Argentine, où aucun camion n'est entré mercredi en raison d'une grève des agriculteurs qui dure depuis deux semaines.
«La Bourse est ouverte mais personne ne vient pour d'éventuelles transactions parce qu'il y a grève», a déclaré un responsable de la principale bourse de commerce du pays.
Au cours des cinq derniers jours, quelque 988 camions sont entrés chaque jour à Rosario quand ils étaient 5.330 par jour au cours de la même période de l'an dernier.
L'Argentine a exporté l'an dernier plus de 75 millions de tonnes de céréales et de soja (graines et huile) à destination principalement de la Chine, de l'Inde, du Sud-Est asiatique et de l'Europe.
La révolte du monde agricole argentin, à l'origine de plus de la moitié des exportations totales du pays, a été déclenchée par la dernière hausse des taxes affectant ces exportations, décidée par le gouvernement.
Le ministre argentin de l'Economie, Martin Lousteau, a annoncé le 11 mars une hausse de près de 9% des taxes sur les exportations de soja, la principale richesse agricole du pays. Les taxes sur les exportations de céréales et d'oléagineux devraient permettre à l'Etat argentin de récupérer plus de 11 milliards de dollars par an.
Des milliers de personnes sont à nouveau descendues dans la rue mercredi soir dans plusieurs villes argentines, dont Buenos Aires, pour manifester leur soutien aux agriculteurs en grève.
Des échauffourées ont opposé Place de mai, face au siège de la présidence argentine dans le centre de Buenos Aires, ces manifestants à des militants «kirchneristes», venus apporter leur soutien à la présidente argentine Cristina Kirchner.
Le gouvernement a jusqu'à présent affirmé sa fermeté face à la grève, jugée inadmissible alors que le monde agricole argentin profite de la hausse des prix internationaux des matières premières agricoles.