Devant l'assemblée générale de la Fédération nationale porcine (FNP) qu'il préside, Jean-Michel Serres a demandé mercredi à Michel Barnier un bilan de santé de la production porcine française en juin, avant que Paris ne prenne la présidence de l'Union européenne.
Dans la ligne de mire du syndicat: les distorsions de concurrence avec les autres bassins de production. «Nous n'avons pas besoin d'un rapport de plus mais d'actions concrètes, a prévenu Jean-Michel Serres. Cela permettrait aux éleveurs de retrouver le moral et la capacité réglementaire d'investir.»
S'appuyant sur un rapport de l'Institut du porc (Ifip), le président de l'organisation syndicale a dressé la liste des domaines où il y a des distorsions: le transport d'animaux, l'alimentation des porcs, les OGM et l'environnement (réglementation).
«En 2007, la balance commerciale du secteur était légèrement déficitaire, a souligné Jean-Michel Serres. On régresse. Ce n'est pas supportable! De 1988 à 1997, il y a eu un fort développement de la production en France. Depuis, il y a moins d'investissement et lorsqu'il y en a, ils sont improductifs. Le parc de bâtiments vieillit. Pendant ce temps, l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, les Pays-Bas se sont restructurés. La France est maintenant le quatrième pays producteur européen, et peut être le cinquième demain, si elle est doublée par la Pologne.»
Le ministre s'est voulu rassurant. «En tant que président du conseil des ministres, je vais regarder le problème des distorsions de concurrence. Je rencontre ce même problème dans d'autres secteurs. Si nous avons une Pac, c'est pour qu'elle soit commune.»
Michel Barnier a aussi évoqué des reflexions en cours avec le ministère de l'Ecologie sur les zones d'excédents structurels où le développement des élevages pourraient s'envisager de nouveau. Le ministre a également évoqué de futures discussions sur la réglementation des installations classées.
Jean-Michel Serres a conclu en disant avoir bien noté cette clause de rendez-vous sur l'environnement: «Les producteurs de porcs sont prêts à s'engager sur des obligations de résultats. Un vrai travail de fond a été réalisé!»