Alors que les grandes lignes de l'application de la réforme de la Pac en France seront présentées mercredi par le président de la République au Sommet de l'élevage, la Confédération paysanne et le Modef « exigent une Pac tournée vers l'emploi paysan, en particulier en élevage, la vie des territoires, une alimentation de qualité et le respect de l'environnement ».
« Nous appelons le président de la République et son ministre de l'Agriculture à concrétiser les ambitions qu'ils ont affichées », déclarent les deux syndicats dans un communiqué.
« Parmi les scénarios qui nous ont été proposés, seul le numéro 3 permet d'aller vers une distribution plus équitable des aides. La convergence doit être totale d'ici à 2019. Les 52 premiers hectares doivent être majorés au maximum, c'est-à-dire avec 30 % de l'enveloppe globale. Et le paiement vert doit être distribué sur base forfaitaire. »
« L'installation est un enjeu essentiel pour l'avenir de l'agriculture. Nous sommes loin de remplacer les départs à la retraite. Il faut aller bien au-delà des 6.000 paysans accompagnés chaque année. Par conséquent, l'aide aux jeunes agriculteurs doit être la plus importante possible, en l'occurrence avec 2 % de l'enveloppe du premier pilier. Pour accompagner chacun de façon équitable, cette aide doit être versée au forfait par exploitation », poursuivent la Confédération paysanne et le Modef.
« Tous les actifs travaillant sur la ferme doivent être reconnus. En ce sens, la transparence des Gaec est indispensable et doit être ouverte le plus largement possible à ceux qui en remplissent les critères. »
« La part d'aides couplées, bien plus juste que les paiements à l'hectare, doit être maximale et tournée vers les productions les plus en difficulté, en particulier l'élevage, en n'oubliant pas les ovins et caprins, ainsi que les fruits et légumes. »
« Le couplage de 2 % des aides pour la production de protéines est nécessaire. Il doit être orienté vers l'autonomie des fermes, donc soutenir la production de légumineuses par les éleveurs. »
« L'augmentation de 150 millions d'euros du budget du second pilier ne doit pas aller seulement à la revalorisation de l'ICHN (ndlr : indemnités compensatoires de handicaps). Celle-ci est nécessaire au soutien des paysans en zones difficiles mais elle ne doit pas servir d'alibi à l'abandon des petits ruminants dans les aides couplées du premier pilier. L'augmentation du budget et un transfert important du premier vers le second pilier doivent être partagés entre l'ICHN, les MAE (ndlr : mesures agroenvironnementales), et la mise en place d'un soutien pour les fermes à ateliers spécifiques », ajoutent les deux syndicats.
« Le seconnd pilier doit avoir pour objectif le développement rural et non l'industrialisation de l'agriculture. C'est dans cette optique que doivent être orientées les MAE systèmes et la PMBE. Il ne doit sous aucun prétexte servir à l'industrialisation de l'agriculture et à la gestion des risques via les assurances. »
« Cette base commune de revendications est essentielle pour une agriculture porteuse d'avenir. Avec les marges de manœuvre laissées par l'Union européenne, le président de la République et le ministre de l'Agriculture portent la responsabilité de l'avenir du secteur. Ils ne peuvent se permettre de céder à ceux qui ne représentent plus qu'une minorité de paysans, et la majorité de l'agro-industrie. Au contraire, l'heure doit être à l'ambition politique », terminent la Confédération paysanne et le Modef.
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mercredi 02 octobre 2013 - 09h24
Ceux qui croient que cette soi-disant "redistribution " les sauvera se trompent lourdement. L'expérience montre que cela finit toujours par la faillite de tous. La faucille et du marteau c'est fini et ça se termine toujours mal.