« Dès lundi matin, nous organiserons des actions dures dans les outils du groupe Bigard », prévient François Valy, le président de la section porcine de la FRSEA de la Bretagne. La réponse au courrier que l'abatteur a envoyé hier, le 17 septembre, à ses apporteurs a mis le feu aux poudres. Dans cette lettre, l'industriel « qui se refuse à réduire ses abattage annonce que ses apports et ses achats de porcs vivants pour la semaine n° 39 se feront sur une cotation de référence de 1,329 €/kg à l'exception des filières de label rouge, FQC, Porcilin et Coduno) qui restent inchangé (base MPB). »
Cela représente un écart de 4,3 centimes d'euro par rapport au prix de base fixé hier au Marché du porc breton (MPB). « Nous voyons très bien la politique de la terre brulée, que Bigard conduit aussi bien dans le secteur bovin que porcin, reprend François Valy. On peut comprendre les difficultés que les abatteurs ont eues cet été. Mais, actuellement, l'écart de prix avec l'Allemagne s'est réduit à 10 centimes. A ce niveau-là, ils peuvent aller se battre à l'exportation ! Le marché chinois est porteur. »
Le syndicaliste s'inquiète de la tentation que d'autres acheteurs au MPB pourraient avoir d'imiter le groupe Bigard. « C'est prendre l'élevage breton en otage ! Il n'en a rien à foutre des éleveurs ! Bigard a toujours était contre le Cadran, nous le savons. Le risque aujourd'hui est que les autres abatteurs privés l'imitent. Chacun fera son prix dans son coin. Ce n'est pas lui qui va commander le prix en manque de transparence. Tout le système des groupements peut exploser, chaque éleveur allant traiter directement avec l'abattoir. Et demain, ce sera Uniporc qu'il remettra en cause ? »
A télécharger : La note hebdomadaire du Marché du porc breton (21 sept. 2015)