La Russie a usé jeudi de son droit de bloquer la création à l'OMC d'un panel censé trancher l'affaire qui l'oppose à l'Union européenne (UE) au sujet de son embargo contre le porc européen décrété en janvier.
Lors d'une réunion de l'Organisation mondiale du commerce à Genève sur le sujet, des diplomates russes ont brandi leur joker – qu'ils ne peuvent sortir qu'une fois – laissant l'UE dans l'obligation de formuler une deuxième plainte si elle veut avoir une chance de faire valoir sa cause.
Bruxelles s'est plainte en avril devant l'OMC de l'embargo décrété par Moscou sur le porc européen, officiellement motivé par la découverte de deux cas de fièvre porcine africaine chez des sangliers morts en Lituanie et en Pologne.
Aux yeux du commissaire européen chargé du Commerce international Karel De Gucht, cette mesure est « disproportionnée » et, selon l'UE, elle a entraîné un manque à gagner de 4 millions d'euros par jour pour l'industrie du porc européenne.
Son collègue européen chargé de la santé, Tonio Borg, avait relevé pour sa part que la Russie ne voulait pas de la proposition de l'UE qui prévoit une interdiction du porc européen venant seulement des régions infectées.
La Russie absorbe habituellement un quart des exportations européennes de produits porcins, principalement des Pays-Bas, de l'Allemagne et du Danemark, pour une valeur totale annuelle de 1,4 milliard d'euros.
Mercredi, c'est la Suisse – non membre de l'UE – qui a interdit les importations de porcs venant de la Bulgarie et de la Roumanie, ainsi que de certaines régions de la Lettonie et de la Croatie.