Le 8 avril 2014, dans un communiqué de presse, la Commission européenne annonce avoir porté son différend sur la viande porcine avec la Russie devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Si elle a décidé de privilégier cette voie, c'est parce que ses discussions avec Moscou n'ont pas permis d'obtenir une reprise des courants commerciaux entre l'Union européenne (UE) et la Russie.
« L'embargo russe [....] est clairement disproportionné et va à l'encontre des règles de l'OMC, estime Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce. Il s'agissait d'un cas très mineur [de peste porcine africaine (PPA), ndlr]qui a immédiatement été contenu. Après des semaines de discussion [...], nous n'avons constaté aucun progrès. L'Europe défendra ses producteurs [...] et n'a d'autre choix que de porter ce cas devant l'OMC. »
La Commission rappelle qu'à la fin de janvier, la Russie a décrété un embargo sur la viande fraîche de porcs en provenance de l'UE. Cette décision fait suite à la découverte de sangliers porteurs du virus de la PPA aux confins de la Pologne, la Lituanie et de la Biélorussie. « Cet embargo a exposé le secteur agricole communautaire à des pertes significatives », argumente la Commission, rappelant que la Russie représente un quart des exportations communautaires de viande de porcs.
« Malgré d'intenses négociations, nos partenaires russes continue à rejeter nos propositions de régionalisation [...], poursuit Tonio Bjorg, le commissaire à la Santé. La Commission a mis en place toute une série de mesures pour contenir le virus de la PPA – qui vient très probablement de Russie – en accord avec les principes de l'OMC. Malgré cela la Russie continue à appliquer son embargo. Ces mesures disproportionnées ont un impact financier majeur sur l'industrie porcine européenne et ne peuvent rester sans réponse. »
La Commission explique dans son communiqué, que la Russie, en refusant les exportations depuis les zones indemnes de l'UE, « semble traiter les produits communautaires différemment de ceux de ses autres partenaires commerciaux et de sa production locale ». En l'absence d'une issue favorable à cette procédure des consultations d'ici à 60 jours, la Commission annonce qu'elle pourrait demander un panel à l'OMC sur la légalité de l'embargo russe.