Lors de la conférence de presse de présentation du congrès de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) qui se tiendra le 14 février, Patrick Trillon, le président de l’organisation, avait choisi mercredi l’offensive. « Les producteurs de pommes de terre ont besoin de visibilité, qui passe par la revalorisation des contrats », a lancé le responsable professionnel.
Cette revalorisation à la hausse se justifie selon lui à double titre : d’abord pour coller au marché, qui a vu les prix grimper pendant la campagne, et ensuite pour tenir compte de l’augmentation des coûts de production, tirés à la hausse par l’énergie et le besoin d’éléments de stockage de plus en plus performants. « La rémunération du producteur doit être en phase avec les évolutions du marché », a insisté Patrick Trillon, en appelant au développement des contrats pluriannuels.
« L’objectif de l’UNPT est de maintenir le revenu des exploitations basé sur un débouché, s’appuyant lui-même sur un réseau industriel stable », a affirmé le président de l’organisation. L’enjeu est notamment de « rendre les producteurs les plus indépendants possible des primes de Bruxelles », alors que la réforme de l’OCM fruits et légumes, qui touche aussi les pommes de terre, est très contestée par le syndicaliste.
L’UNPT condamne l’éligibilité des surfaces en pommes de terre introduite par la réforme, qui permettrait donc de toucher des DPU sur des surfaces valorisées avec le tubercule. « Cette disposition remet complètement en cause l’équilibre fragile de notre secteur et pénalise très fortement les producteurs actuels de pommes de terre », alerte l’UNPT. « Si l’exclusion [des surfaces en pommes de terre pour les DPU] saute, nous ne resterons pas les bras croisés car on ne pourra pas laisser ces producteurs en rase campagne », a prévenu Patrick Trillon.