Airparif, chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, prévoit que la concentration en particules dépassera vendredi, pour la troisième journée consécutive, le seuil d'information, malgré la baisse de 20km/h des vitesses autorisées le jeudi 9 avril 2015.
Ce premier seuil réglementaire est de 50 microgrammes par mètre cube : il est recommandé aux personnes vulnérables de réduire ou d'éviter les activités physiques et sportives intenses en plein air ou en intérieur. En raison de cet épisode de pollution, la préfecture de police a décidé de réduire jeudi les limites de vitesse de 20 km/h. Une réunion avec les élus était de nouveau programmée à la mi-journée.
De nombreuses activités agricoles à différer
Pour les sources de pollution hors trafic routier (agriculture, industrie et chauffage), les mesures sont de simples recommandations : éviter l'utilisation du bois en chauffage individuel d'agrément ou d'appoint, reporter les activités de brûlage de déchets verts, reporter les épandages par pulvérisation, reporter les travaux au sol dans le secteur agricole et les activités de nettoyage des silos agricoles. Les émetteurs industriels doivent s'assurer du bon fonctionnement des dispositifs de dépoussiérage.
L'ensemble de ces sources d'émissions de particules, combinées à une absence de vent et au beau temps favorisant leur stagnation, conduisent à cette époque de l'année à des épisodes récurrents de pollution.
En mars, plusieurs jours avec des concentrations élevées avaient généré une polémique entre Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, sur la mise en œuvre de la circulation alternée, finalement appliquée un jour en région parisienne.
De nombreuses autres régions françaises de la moitié nord de la France avaient aussi enregistré une pollution aux particules, ces poussières fines qui pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Mercredi, le Nord-Pas-de-Calais et quatre départements de la Champagne-Ardenne étaient dans la même situation que l'Ile-de-France.
2014 et 2015 pas pires que 2012 et 2013
Si les réactions politiques à ces épisodes de pollution printaniers sont plus vives cette année, la situation n'est pas plus dégradée, selon les données d'Airparif. En 2012, il y avait eu 30 jours de dépassements du seuil d'information (50 microgrammes/m³) et 4 jours de dépassement du seuil d'alerte (80 microgrammes/m³) entre le 1er janvier et le 9 avril. Sur la même période en 2013 : 22 dépassements du seuil d'information, pas d'alerte.
Pour le premier trimestre de 2014, le seuil d'information a été dépassé 8 fois et celui d'alerte 4 fois. Cette année, le site d'Airparif signale 9 dépassements du seuil d'information (dont mercredi et jeudi) et 4 du seuil d'alerte.
bravo
dimanche 12 avril 2015 - 10h24
Bravo maxens