Les politiques de soutien aux agriculteurs de l'OCDE ont continué de baisser ces deux dernières années pour atteindre 18 % des recettes agricoles brutes, à peine la moitié du niveau des années 1980, indique un rapport publié le 4 septembre.
En 2013, le soutien apporté aux agriculteurs dans l'ensemble de la zone OCDE (1) a atteint 194 milliards d'euros, « ce qui traduit une légère diminution par rapport à 2012 (19 %) », date du dernier rapport sur les « Politiques agricoles : suivi et évaluation » établi par l'OCDE. Au milieu des années 1980, ce soutien atteignait 37 %.
C'est en proportion du revenu national que cette baisse est la plus sensible, les aides tombant à moins de 1 % du PIB de la zone OCDE contre 3 % en moyenne en 1986-1988, le secteur agricole pesant de moins en moins lourd dans les économies nationales. Selon l'OCDE, c'est principalement le soutien aux prix du marché qui diminue même s'il représentait encore « la moitié du soutien aux producteurs » en 2013.
Au sein de l'Union européenne, principale région économique de l'OCDE et exportatrice nette de produits agroalimentaires, la fin prochaine des quotas pour le lait (2015) et le sucre (2017) va renforcer cette tendance, notent les auteurs.
Aux États-Unis, « les exploitants agricoles reçoivent des aides moins généreuses », souligne l'OCDE : « Pour la période 2011-2013, le soutien aux producteurs y a été inférieur à la moitié de la moyenne », avec 7,4 % du total des aides, contre près de 20 % dans l'UE et 11 % au Canada (moins de 2 % en Australie).
Au Japon aussi, le soutien aux producteurs est en baisse mais reste cependant « près du triple » de la moyenne de l'OCDE, à commencer par les mesures de soutien à la riziculture.
Montée des politiques environnementales
D'autres mécanismes sont peu à peu adoptés en faveur des agriculteurs, comme les paiements fondés sur des critères fixes de superficie, de nombre d'animaux, de revenus ou de recettes d'exploitation, mais surtout de performance environnementale.
« Assurer une utilisation durable des ressources naturelles - notamment la terre, l'eau, la biodiversité - demeure un enjeu important pour le secteur agricole dans les pays de l'OCDE », assurent les auteurs. Ils reconnaissent cependant que « les politiques environnementales ciblées ne représentent encore qu'une faible part du champ de l'action publique ».
L'UE conditionne ainsi 30 % de ses paiements aux bonnes pratiques, tandis qu'en Australie, confrontée à des sécheresses sévères et récurrentes, l'enjeu consiste à aider les exploitations à se préparer à des conditions climatiques extrêmes : un programme d'assistance de 309 millions de dollars US est affecté aux entreprises, familles et collectivités rurales.
(1) L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) compte 34 pays parmi les plus industrialisés, dont ceux d'Amérique du Nord et d'Europe, le Japon, la Corée, le Chili ou l'Australie.
A télécharger : le résumé du rapport (OCDE)