La Chambre des représentants a approuvé le 29 janvier 2014 une refonte des aides publiques à l'agriculture aux Etats-Unis pour les cinq prochaines années.
Les bons alimentaires (« Food stamps ») que touchent 47,7 millions d'Américains sont globalement épargnés dans le même texte par le rabot, même si de nouvelles mesures anti-fraude doivent réduire légèrement le nombre de bénéficiaires et les dépenses.
Ces allocations, pilier de l'Etat providence américain, peuvent atteindre plusieurs centaines de dollars par mois pour les familles avec enfants, selon les revenus des parents. Elles sont utilisables dans les supermarchés et magasins d'alimentation uniquement pour acheter de la nourriture.
Le programme constituait l'un des principaux points de blocage entre démocrates et républicains dans les négociations engagées depuis des mois. Les conservateurs estiment que le programme est marqué par la fraude et encourage l'assistanat.
Au total, la réforme, qui doit encore être approuvée par le Sénat, consacre environ 489 milliards de dollars de dépenses nutritionnelles et agricoles de 2014 à 2018, selon le Bureau du budget du Congrès (CBO), dont environ 80 % pour les bons alimentaires et 20 % pour les subventions agricoles. En 2014, les subventions agricoles s'élèveront à près de 20 milliards de dollars, selon le CBO, soit environ 2 % du budget fédéral.
Les subventions directes versées aux agriculteurs même quand leurs champs ne sont plus cultivés sont supprimées. Créé en 1996, ce programme assurait aux agriculteurs un revenu calculé en fonction de la surface et de la production historique, indépendamment de la production réelle. La mesure visait notamment à assurer un lissage des revenus des exploitants mais le programme, d'un coût d'environ 5 milliards de dollars en 2012, s'est transformé selon ses détracteurs en une rente injustifiée par la situation économique des agriculteurs.
En échange, les parlementaires renforcent le système d'assurance fédérale protégeant les agriculteurs contre les catastrophes naturelles et événements climatiques. Le Congrès impose aussi une rationalisation des divers programmes d'aides à la préservation de l'environnement, en en réduisant le nombre de 23 à 13. Ces programmes paient par exemple les agriculteurs pour qu'ils laissent leurs terres en jachère un certain temps pour freiner l'érosion.
La Chambre a approuvé le texte par 251 voix contre 166.