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Pesticides

Près de 1.200 médecins appellent à la vigilance

Publié le mardi 28 janvier 2014 - 17h40

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Près de 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles ont signé un appel mettant en garde contre la dangerosité des pesticides.

 

« Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d'assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants », explique à l'AFP le Dr Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges.

 

L'appel a été lancé sur internet en septembre 2013 par un groupe de médecins limousins auxquels se sont associés des médecins de Martinique et de Guadeloupe, ébranlés par l'affaire du chlordécone. Le chlordécone est un pesticide qui fut employé à large échelle aux Antilles entre 1973 et 1993 avant d'être interdit mais dont la présence persistance dans les sols et rivières continue à contaminer les cultures, viandes et poissons.

 

Dans leur appel, les médecins soulignent qu'une exposition professionnelle aux pesticides est, selon la littérature scientifique, liée à des risques accrus de maladie de Parkinson, de cancers de la prostate et de certains cancers du sang. Les études font également état d'un risque de malformations congénitales accru chez les enfants des femmes exposées aux pesticides pendant leur grossesse.

 

Les médecins relèvent par ailleurs que « personne ne conteste l'imprégnation générale de la population » par les pesticides « à faibles doses », ce qui « n'est pas rassurant » dans la mesure où « de nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens » dont les effets ne dépendent pas de la dose, mais de la période d'exposition. Les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d'être une des causes de la recrudescence de certains troubles comme l'infertilité, l'obésité, les pubertés précoces.

 

Pour protéger les populations, les médecins préconisent notamment de mettre fin aux dérogations à l'interdiction européenne des épandages aériens, notamment aux Antilles où, souligne le Dr Perinaud, les dérogations sont « beaucoup trop souples », atteignant dans certains cas « 12 mois sur 12 », alors même que la population est encore contaminée par le chlordécone.

 

L'appel invite l'Etat à reconnaître de nouvelles maladies professionnelles agricoles liées aux pesticides, à mieux étiqueter les produits destinés à l'alimentation, et à confier à des laboratoires indépendants la réalisation des tests nécessaires pour l'autorisation de mise sur le marché. Il réclame enfin une meilleure prise en compte des perturbateurs endocriniens au niveau européen.

 

Le Parlement français a déjà répondu la semaine dernière à l'une des autres revendications des médecins signataires en interdisant les pesticides hors usage agricole. La mesure prendra effet en 2020 en ce qui concerne l'interdiction des pesticides dans les espaces verts publics et 2022 pour les jardins particuliers.

 


Les commentaires de nos abonnés (2)
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incomprehension

mercredi 29 janvier 2014 - 07h06

* MessagePourquoi des produits chimiques qui sortent des même tuyaux s'appelent produits de pharmacie quand ils sont à destination humaine et pesticides quand ils sont à destination des plantes? Pourquoi la médecine ne fait de miracles sur des populations affamées?
commentaires agriculteurs

scealgdc
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Arguments d'autorité

mardi 28 janvier 2014 - 19h43

Ce n'est pas parce qu'on a fait signer 1200 médecins que ça apporte quoique ce soit . Ce qu'affirme ce Pierre Michel Perinaud est un concentré d'amalgames et de raccourcis: par exemple: liens entre perturbateurs endocriniens et...obésité, fallait oser. Personne ne dit que les produits phytos et insecticides sont inoffensifs, mais c'est d'abord la dose qui fait le poison. Un médecin devrait le savoir. Ensuite, il serait bon de rappeler les avantages / inconvénients liés à l'utilisation de ces produits. Si la profession pouvait s'en passer, elle le ferait sans hésiter.
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