« La réforme de la Pac 2015-2020 devait marquer, selon le ministère de l'Agriculture, la volonté des pouvoirs publics de favoriser l'installation en agriculture. Entre saupoudrage des aides et traitement inéquitable des jeunes installés, la désillusion des jeunes installés de la CR est réelle », déclare la section des jeunes agriculteurs de la Coordination rurale (CR) dans un communiqué du 19 décembre 2013.
Le syndicat dénonce un montant « dérisoire » de l'aide couplée aux nouveaux installés. « Les premières simulations avancent des montants d'aides compris entre 8.700 et 11.500 € sur cinq ans, soit 1.700 à 2.300 €/an. Et encore, pour prétendre au versement de la totalité de cette somme, le jeune installé devra activer de 25 à 34 droits à paiement de base (ce qui minore le montant de l'aide pour les petites structures), réaliser ses travaux de mise aux normes... »
La CR dénonce aussi une transparence Gaec qui s'appliquerait aux aides couplées aux nouveaux installés, « ce qui exclurait de fait toute une catégorie de jeunes installés ». Sans compter qu'un « jeune agriculteur installé en EARL subirait la double peine : pas de prise en compte du nombre d'associés pour la surprime des 52 premiers hectares, et pas d'aide couplée aux jeunes installés ! »
Enfin, la section des jeunes de la CR regrette que le dispositif soit limité aux détenteurs d'un diplôme de niveau IV, c'est-à-dire niveau bac, « avec une éventuelle validation des acquis, ce qui serait une bonne chose ». « Environ 2.500 jeunes installés seraient ainsi exclus du dispositif, pour permettre une revalorisation de l'aide attribuée aux 6.000 autres ! La CR s'est opposée à ce nouveau critère d'attribution, que n'impose pas la réglementation européenne ».