Le premier conseil des ministres de l'Agriculture sous présidence chypriote s'est tenu le 16 juillet 2012 à Bruxelles. « Nous allons travailler à une agriculture fondée sur la solidarité qui soit durable, respectueuse de l'environnement et compétitive », a indiqué Sofoclis Aletraris, le ministre chypriote de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de l'Environnement.
Le ministre a choisi de mettre à l'ordre du jour la gestion des risques. « Etant donné les défis auxquels l'agriculture est confrontée du fait du changement climatique et de la volatilité des prix et des marchés, la majorité des Etats membres estime que la gestion des risques et la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles sont devenues essentielles pour les agriculteurs », a-t-il souligné.
Sur la gestion des risques dans le cadre de la politique de développement rural (deuxième pilier de la Pac), de nombreuses délégations ont critiqué la proposition de Bruxelles de mettre en place un dispositif « d'assurance revenu ». Le Royaume-Uni, la Suède et l'Allemagne, en tête, se sont opposés à cette mesure. Pour l'Allemagne, les paiements directs suffisent à stabiliser les revenus des agriculteurs. De plus, ce système coûtera très cher et entraînera des distorsions de concurrence entre États membres – selon l'utilisation qui en est faite.
Par ailleurs, les propositions de mesures de gestion exceptionnelles (prévention des perturbations de marché, maladies animales et perte de confiance des consommateurs, problèmes spécifiques) ont reçu globalement le soutien des Vingt-Sept, en dépit de réticences danoises, suédoises, allemandes, tchèques et britanniques.
La France a profité de l'occasion pour rappeler que les dispositifs de stabilisation du marché permettent d'anticiper les crises. Elle a donc plaidé, de même que l'Autriche, pour le maintien des quotas de production de sucre « jusqu'en 2020 » ainsi que d'un « outil de maîtrise du potentiel de production » dans le secteur viticole.