Au moins 2.000 personnes, selon les estimations de la police et des organisateurs, participaient, samedi à Tarbes (Hautes-Pyrénées), à une manifestation contre la réintroduction d'ours dans le massif des Pyrénées.
Rassemblés près du Parc des expositions, les manifestants, agriculteurs, chasseurs, habitants et élus du massif, se sont rendus en cortège vers le centre de la ville, derrière deux tracteurs et une banderole « oui à l'agriculture, non à l'ours » ouvrant la marche.
Frédéric Nihous, président de CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions), et une centaine de ressortissants espagnols venus de l'autre versant des Pyrénées participaient à la manifestation qualifiée de « grande marche des Pyrénées » contre la réintroduction de l'ours.
Le rassemblement était notamment organisé par l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (Addip) et la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), qui « refusent une confiscation des Pyrénées » par le plantigrade.
La secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Chantal Jouanno, surnommée « nouvelle ministre des ours » par les « anti-ours », a mis le feu aux poudres en janvier 2010 en annonçant qu'il y aurait de nouvelles « réintroductions, parce que sinon la population n'est pas viable ».
Une décision sera annoncée « après les régionales », avait-elle ajouté, d'où une mobilisation accrue des opposants à l'ours à la veille des élections régionales pour revenir sur la présence du plantigrade dans les Pyrénées, qui remonte à 600.000 ans.
La réintroduction de plantigrades dans les Pyrénées a commencé vers la fin des années 1990 avec trois ours bruns slovènes. En 2006, quatre femelles et un mâle, également slovènes, ont permis de faire remonter l'effectif des plantigrades dans les Pyrénées à près de vingt individus.
Les anti-ours, qui dénoncent notamment les attaques perpétrées par les plantigrades contre les troupeaux, craignent de voir de nouveaux lâchers d'ours intervenir en 2010.