Les opposants à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées ont annoncé, vendredi, à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), l'envoi d'une lettre au président Nicolas Sarkozy et l'organisation d'une manifestation à Tarbes le 13 mars 2010, veille des régionales.
Pressentant de nouveaux lâchers d'ours slovènes dans les Pyrénées après les élections régionales, l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (Addip) a décidé lors d'une réunion de travail avec des élus, des agriculteurs, des chambres d'agriculture de saisir le chef de l'Etat de la question.
Le 20 janvier 2010, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, avait déclaré qu'il « y aurait des réintroductions, parce que sinon la population n'est pas viable ». « Je ne suis pas la ministre qui renoncera aux engagements internationaux de la France », avait-elle ajouté, précisant que les décisions ne seraient « annoncées officiellement qu'après les élections ».
Les participants à la réunion ont décidé de tenir un grand rassemblement à Tarbes la veille du premier tour des régionales, le 13 mars 2010, pour marquer « leur mécontentement ».
Le président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne, Jean-Claude Pommiès, a dénoncé ce qu'il a appelé « la double peine (des éleveurs) : en plus de la présence des ours, on nous culpabilise, nous disant qu'on travaille mal et qu'on ne garde pas correctement nos brebis, ou encore qu'on dépend d'aides financières qui pourraient être supprimées si l'on supprime la présence de l'ours ».
Les défenseurs de l'ours, les associations de Cap-Ours, s'étaient félicités des propos de Mme Jouanno, demandant dans un communiqué « qu'un véritable plan durable (...) soit présenté avant toute introduction d'ours, voire inscrit dans « le marbre de la loi ».
L'ours brun des Pyrénées a été classé l'an passé « en danger critique d'extinction en France » par l'Union mondiale pour la nature (UICN). Actuellement, après les cinq dernières réintroductions d'ours slovènes en 2006, une vingtaine d'individus subsistent en trois colonies dans le massif, dont deux ne comportent que des mâles.