Les organisations professionnelles de semenciers français demandent aux gouvernements européens de prendre une «position politique claire vis-à-vis des OGM», regrettant, lundi dans un communiqué, que les 27 Etats membres n'aient pas eu ce «courage» le 19 octobre dernier. Les semenciers demandent également à la France de «s'impliquer davantage».
Réunis à Luxembourg le 19 octobre 2009, les 27 ministres européens de l'Agriculture n'avaient pas réussi à s'entendre sur un projet d'autorisation d'importation de trois variétés de maïs OGM et avaient refusé d'endosser ce projet, laissant à la Commission européenne la responsabilité d'en décider seule.
Après ces «non-décisions», l'UE se trouve face à plusieurs paradoxes, soulignent le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et des plants), Oleosem (association de l'industrie des semences de plantes oléagineuses), Seproma (chambre syndicale des entreprises françaises de semences de maïs) et l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes).
Ils citent de nouvelles réglementations qui ne sont pas mises en application, mais aussi «l'incohérence» qui consiste à autoriser l'importation de produits contenant des OGM, qu'il est interdit de cultiver en Europe.
Pour les semenciers, la France, qui vient de créer le Haut-Conseil des biotechnologies, «doit s'impliquer davantage et avoir le courage politique de prendre des décisions concrètes pour aider à clarifier une situation européenne qui, à terme, risque d'être vraiment préjudiciable pour certaines filières agricoles».
A Luxembourg, à l'appui de sa demande d'autorisation d'importation, la commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, avait argué des risques de pénurie de soja destiné à l'alimentation animale. Des cargaisons entières ont dû être refusées cet été aux frontières de l'UE après la détection infime de traces de maïs OGM non autorisé.
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