Les ministres européens de l'Agriculture ont refusé d'endosser lundi, lors du conseil agricole à Luxembourg, un projet d'autorisation d'importation de maïs OGM, laissant à la Commission européenne la responsabilité d'en décider seule, a-t-on appris de sources européennes.
La commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, plaidait pour que ces trois variétés de maïs développées par Monsanto (Mon 88017, Mon 89034) et Pioneer (59122xNK603) soient autorisées à l'importation.
Elle arguait des risques en Europe de pénurie de soja destiné à l'alimentation animale, dont des cargaisons entières avaient dû être refusées cet été aux frontières de l'UE après la détection infime de traces de maïs OGM non autorisé.
La commissaire a fait valoir aux ministres que l'Union européenne est très dépendante du soja américain, notamment en hiver, et que le contexte mondial n'est pas favorable: la production argentine a déjà reculé de 30% cette année du fait d'une sécheresse.
La non-décision des ministres de l'Agriculture laisse la balle dans le camp de la Commission.
Mme Fischer Boel a plaidé lundi pour que l'exécutif européen décide «rapidement» d'autoriser ces maïs, estimant qu'il fallait «écouter les scientifiques plutôt que les sentiments», en référence à un avis positif de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Les gouvernements européens sont aujourd'hui très réticents à autoriser des produits OGM en raison de l'opposition croissante de leur opinion publique. Cette dernière s'inquiète des éventuelles conséquences des produits génétiquement modifiés pour la santé et l'environnement à cause de la dissémination.