A l’occasion de l’assemblée générale de Felcoop (fédération des coopératives de fruits et légumes), le 4 avril, les fédérations des coopératives espagnoles, françaises, italiennes et portugaises ont adopté un document commun de propositions dans le cadre du projet de réforme de l’OCM fruits et légumes présenté par la Commission européenne.
Les coopératives, qui représentent 70% des organisations de producteurs (OP) et 40% de la production agricole de ces Etats, se réjouissent de la volonté de Bruxelles de renforcer le rôle des OP, mais exigent une aide supplémentaire de Bruxelles. «Nous sommes satisfaits que les OP restent la clé de voûte de l’organisation du secteur, mais la réforme impose aux organisations de producteurs des obligations supplémentaires, sur l’environnement, la promotion auprès du consommateur ou la gestion des crises, sans qu’il y ait en face des moyens additionnels, ce qui va affaiblir financièrement les OP», ont regretté à la tribune les représentants de Felcoop. En présence de Marc Duponcel, représentant de la direction de l'agriculture de la Commission européenne, Jean-Michel Delannoy, président de Felcoop, a donc réclamé un financement supplémentaire de la part de Bruxelles, «au moins en attribuant aux fruits et légumes tout ce qu’il leur revient, en réintégrant les sommes qui ne sont plus utilisées pour les restitutions ou les retraits».
Les coopératives demandent à la Commission européenne de ne pas imposer aux organisations de producteurs de dépense minimale pour l’environnement, et que la communication auprès du jeune public soit confiée aux Etats. «Multiplier les petites actions de promotion ne sert à rien, nous avons besoin d’un programme de longue haleine géré par les Etats membres, car les fonds dont disposent les OP sont insuffisants», ont martelé les intervenants.
Concernant la gestion des crises, les représentants de la coopération européenne préconisent un double mécanisme, avec un volet géré par les OP pour leurs seuls associés, financé à 60% par Bruxelles, et un second système comprenant un fonds de gestion de crise grave orienté vers tous les producteurs et utilisant le 1% de modulation de la Pac comme prévu lors des accords de Luxembourg.
Marc Duponcel, de la Commission européenne, a toutefois signalé «qu’à propos de la modulation, les fonds ont été déplacés en 2003 des marchés vers le développement rural. Aujourd’hui, certains pays comme la France voudraient redéplacer ces fonds vers les marchés, mais ce n’est pas la position de la Commission». Le fonctionnaire européen a ajouté qu’il n’était pas prévu de mettre en place un système de gestion de crise en dehors des organisations de producteurs. «Cela réduirait l’attractivité de ces structures, et ce n’est pas l’objectif», a-t-il rappelé. Marc Duponcel a également réaffirmé la volonté de Bruxelles de passer au découplage total et de rendre éligibles aux DPU les surfaces en fruits et légumes et en pommes de terre. «Dans ce cas, on a intérêt à se bouger pour gérer les crises, car on va droit dans le mur», a rétorqué Patrick Trillon, président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre.
Téléchargez les Propositions communes du secteur coopératif des fruits et légumes (98.09 Ko) d’Espagne, de France, d’Italie et du Portugal au projet de réforme de l’OCM fruits et légumes de la Commission européenne.