La laiterie Toury de Saint-Genès-Champanelle (Puy-de-Dôme) et sept autres sociétés laitières appartenant à la famille Toury, qui emploient près de 400 salariés dans le Massif central, ont été placées mardi en redressement judiciaire, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Un administrateur judiciaire a été nommé par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand qui a fixé la période d'observation à six mois et renvoyé l'affaire à l'audience du 1er juin.
La société principale, la SA Etablissements Toury, qui emploie 126 salariés à Saint-Genès-Champanelle, collecte et conditionne du lait de montagne UHT pour Carrefour. La Laiterie de la Montagne (48 salariés) à Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme) est leader dans la fabrication de saint-nectaire laitier, a indiqué l'administrateur judiciaire, maître Vincent Gladel.
Des laiteries de la Corrèze, du Cantal et de la Creuse notamment, dans lesquelles la famille Toury possède des participations totales ou majoritaires, sont également concernées par le redressement judiciaire.
Les huit sociétés en redressement judiciaire ont réalisé un chiffre d'affaires annuel global d'environ 230 millions d'euros et totalisent quelque 100 millions d'euros de dettes bancaires à court terme.
«A la suite de l'échec d'une procédure de conciliation, les dirigeants ont demandé une procédure de redressement judiciaire de façon à finaliser des solutions de reprises en cours de négociations», a expliqué maître Gladel, selon lequel plusieurs repreneurs, régionaux, nationaux et internationaux, sont en lice. La direction des Etablissements Toury, jointe par l'AFP, s'est refusée à toute déclaration.
Les laiteries de la famille Toury collectent le lait produit par 850 éleveurs du Massif central, soit 135 millions de litres de lait par an, a indiqué le président de la fédération départementale des producteurs de lait du Puy-de-Dôme, Pascal Servier.
«L'outil industriel n'est pas arrêté, c'est une bonne nouvelle, mais si le règlement du lait vient à tarder, les problèmes vont très vite arriver», a-t-il estimé. Les producteurs de lait vont s'organiser en association pour défendre leurs intérêts, a-t-il précisé.