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Marchés agricoles

Les incidents climatiques, premiers responsables de l'instabilité des cours

Publié le lundi 11 février 2013 - 17h02

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Depuis la campagne 2007-08, les incidents climatiques à répétition chez les principaux pays producteurs perturbent le niveau des stocks mondiaux de grains et influencent la volatilité des cours.

 

Pour Michel Portier, directeur du cabinet de conseil Agritel, le mauvais temps générerait 80 % de l'instabilité des cours. A l'heure du changement climatique, « les années normales n'existent plus », constate Pierre du Peyroux, consultant de la société de conseil Horizon Soft Commodities. Et « la mondialisation de l'information relaie tout événement climatique sur les marchés » céréaliers et affecte les cours, souligne-t-il.

 

Les courtiers parlent d'un « weather market », une situation où la tendance du marché est dictée par les fluctuations de la météo. Le weather market est particulièrement important en hiver et en été dans l'hémisphère Nord, et de la mi-octobre à la fin du mois de février dans l'hémispère Sud.

 

Aux Etats-Unis, premier producteur mondial de maïs, les températures records de juillet 2012 ont endommagé les récoltes, les faisant chuter de 100 millions de tonnes (Mt) par rapport aux projections des analystes, à environ 273 Mt. Aujourd'hui, la sécheresse continue d'affecter le Colorado, le Kansas et l'Oklahoma. Ces Etats fournissent près de 45 % du blé de qualité « Hard Red Winter », le plus consommé aux Etats-Unis et aussi le plus exporté, qui se récolte à l'été en même temps que le blé européen.

 

« Jamais les notations de cultures n'ont été aussi mauvaises dans ces Etats », prévient Paul Gaffet, analyste chez Offre et Demande Agricole (ODA). Le Kansas, qui produit 22 % du blé d'hiver, faisait figure, à la fin de janvier 2013, de très mauvais élève, avec 39 % des cultures jugées mauvaises à très mauvaises, contre 12 % en 2012 et 19 % en moyenne quinquennale. Cependant, l'analyste estime que « la situation peut encore s'inverser au printemps ».

 

Les regards sont aussi tournés vers l'Argentine, où le déficit hydrique affecte près de la moitié des cultures de maïs : les plants qui entrent en période de floraison ont besoin d'eau. « Une fenêtre de précipitations entre le 10 et le 25 février est absolument nécessaire » pour le soja argentin, prévient également le directeur d'Agritel.

 

F.V.


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