«De toutes les matières premières, c'est dans le champ agricole que les équilibres sont les moins assurés en termes d'offre. Ce sont les produits où les bilans sont les plus précaires. On est à la merci du moindre accident climatique. Si on part de l'hypothèse que le niveau de consommation en produits agricoles n'est pas lié à la conjoncture économique, il devrait émerger de nouvelles tensions», a expliqué Philippe Chalmin, professeur spécialiste des matières premières, qui intervenait vendredi à l'occasion de l'assemblée générale du groupe coopératif Senalia.
Seul point noir au tableau, les gros pays importateurs de céréales achètent directement ou indirectement leurs céréales avec de l'argent provenant des recettes du pétrole. Tel est le cas de l'Egypte, de l'Algérie, du Nigeria, de l'Iran, de l'Irak... Un pétrole peu cher est donc peu propice aux affaires. Néanmoins, «ces pays ne pourront pas se permettre de revivre des émeutes de la faim», a ajouté Philippe Chalmin.
Selon lui, les objectifs du président américain Obama de doubler les sources d'énergie renouvelable aux Etats-Unis, de même que la préparation de l'exposition universelle de Shanghai par la Chine pour 2010 devraient être des facteurs supplémentaires de tension sur les prix.
Concernant le reste de l'économie mondiale, Philippe Chalmin prévoit une reprise de l'économie américaine d'ici juin-juillet 2009 et d'ici 2010 en Europe. D'après lui, le pétrole devrait rester dans un couloir de prix situé entre 30 et 50 $ pour au moins six mois.
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