Visionnez l'interview de Régis Hochart, porte-parole de la Confédération paysanne. |
Même si la Confédération paysanne dénonce un outil DPU (droit à paiement unique) inadapté à l'évolution des prix et aux revenus des agriculteurs, elle est bien obligée de proposer une orientation des aides dans le cadre fixé par le bilan de santé de la Pac le 20 novembre 2008. D'autant plus que le calendrier est serré. Michel Barnier dévoilera son jeu d'ici à la fin du mois.
Première revendication du syndicat: abandonner les références historiques, comme le permet l'article 46 du règlement européen sur la Pac à partir de 2010. «Cela permet de redéployer la grande masse des aides, a expliqué vendredi Régis Hochart, porte-parole de la Confédération paysanne, vendredi lors d'une conférence de presse. Le soutien à l'élevage doit être renforcé, l'attribution de DPU significatifs aux hectares d'herbe est une solution.»
Alors que d'aucun pose en préalable à cette réorientation des aides, un découplage de toutes les aides, même celles liées aux productions animales, le syndicat estime au contraire que les primes ovines et bovines doivent impérativement être maintenues.
Pour lui, il est également hors de question d'envisager une régionalisation des aides pour créer un DPU unique à l'hectare. «Elle n'aiderait ni au maintien des productions, ni à celui des producteurs», considère Régis Hochart, qui propose plutôt de «limiter les rentes cumulatives» avec des aides plus élevées sur les 50 premiers hectares d'une exploitation par exemple. «Cela permettrait de maintenir un niveau de soutien aux petites et moyennes exploitations».
Pour le syndicaliste, il est aussi primordial de maintenir une production de fruits et légumes sur le territoire. Des DPU élevés (de 1.500 à 2.000 €/ha), non cessibles, à forte conditionnalité, ciblés sur les trois premiers hectares des producteurs de fruits et légumes doivent être attribués, demande la Confédération paysanne.
Elle préconise une gestion administrative de la transmission des DPU pour empêcher que ne se constituent des rentes issues de fonds publics.
L'organisation syndicale qui était opposée à une assurance récolte, lui préférant le dispositif relatif aux calamités, doit bien se faire à l'idée qu'elle sera mise en oeuvre. «Il faut alors qu'elle couvre tous les paysans au travers d'un système mutualisé entre tous paysans. Il est inadmissible que ce dispositif mis en place sur fonds publics ne puisse bénéficier qu'à une partie d'entre eux seulement», estime Régis Hochart.
Enfin, pour la Confédération paysanne, la Pac doit permettre une moins grande dépendance vis-à-vis des protéines importées. Il doit y avoir un développement de la production de protéines tant sur les fermes de grandes cultures que par l'introduction de légumineuses dans les systèmes fourragers.