Oloron-Sainte-Marie et le Haut-Béarn (Pyrénées-Atlantiques) accueillent du 25 septembre au 3 octobre 2010, les troisièmes rencontres mondiales des populations de montagne.
L'événement rassemblera des montagnards d'Afrique (1), d'Amérique du Sud (2), d'Asie (3) et d'Europe (4), membres de l'Association des populations des montagnes du monde (APMM). L'ONG a été fondée en France en 2001, à l'initiative de l'Association française des élus de la montagne.
« Au moment où l'on est réduit à la dictature de l'argent et de la spéculation ou à une vision purement écologiste, nous, nous parlons des hommes sur un territoire et à son service », explique Jean Lassalle, le président de l'association et député des Pyrénées-Atlantiques. Pour lui, c'est celui qui se trouve au plus près du lieu considéré qui est le mieux placé pour prendre les bonnes décisions au nom de tous. Chacun doit être responsable de son territoire.
Pourtant, « en cette année de la biodiversité, les populations autochtones sont encore considérées comme des obstacles à la protection de l'environnement et dépossédées des terres qu'elles entretiennent de génération en génération », constate Jean Lassalle.
Alors pour renverser la vapeur et maintenir une population sur place, les « rencontres d'Oloron » vont faire émerger des propositions concrètes et un agenda d'actions déclinées du local à l'international. L'ONG compte notamment porter sa voix à l'OMC.
« Constater que les montagnards (près d'un milliard de personnes et 35 % de la superficie des continents) partagent un destin commun ne suffit pas. Il nous faut aussi fonder des solidarités fortes et durables qui nous permettront de nous mobiliser collectivement pour faire face aux défis qui se posent à nos territoires et de redevenir les acteurs de notre propre développement », renchérit Jean Lassalle.
Ainsi, plusieurs projets sont en cours d'élaboration partout dans le monde. Par exemple, des centres régionaux sont créés pour recenser les savoir-faire locaux et les échanger, une démarche de labellisation des produits de montagne est entreprise, etc.
L'agenda international des prochaines années est rempli de rendez-vous décisifs pour l'avenir des territoires de montagne, de leurs ressources naturelles et de leurs populations. Biodiversité, peuples autochtones, changements climatiques, ressources naturelles, cultures déclarées illicites, etc.
Dans ce contexte, l'APMM veut voir son rôle renforcé « pour que les montagnards restent maîtres de leur destin, tant au niveau local, national que dans les sphères internationales ».
Première étape, lundi 4 octobre 2010 : l'association présentera ses actions à l'Unesco.
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1) Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Lesotho, Libye, Madagascar, Mali, Maroc, Niger, Rwanda, Tanzanie, Tunisie, Zambie.
(2) Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Guatemala, Haïti, Pérou.
(3) Bhoutan, Chine, Inde, Népal, Pakistan.
(4) Andorre, Espagne, France, Italie, Suisse...
Plus d'informations sur le site internet de l'APMM : www.mountainpeople.org.
En quoi les montagnards ne seraient plus chez eux ???
vendredi 24 septembre 2010 - 22h42
Prendre en main ses territoires, c'est assumer à part entière la responsabilité du développement et des orientations locales à conditions de ne pas tomber dans la mendicité des aides, des aides, des aides...Percevoir des fonds, c'est toujours se dire que si les uns reçoivent, les autres donnent; ou on les oblige à donner...l'Etat spoliateur çà existe..