« Moins de trois mois après la fin de négociations commerciales particulièrement âpres et tendues, les fournisseurs ont été reconvoqués par leurs clients de la grande distribution pour leur réclamer des compensations de marges supplémentaires injustifiées et hors contrat », se plaignent l'Ania (Association nationale des industries alimentaires), Coop de France et la FNSEA, dans une lettre publique adressée mercredi au Premier ministre.
Selon les trois signataires, « les menaces de retirer certains produits de leurs rayons se multiplient et les sommes demandées sont astronomiques, pouvant atteindre jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires annuel réalisé avec l'enseigne ».
Par cette missive, ils demandent à Manuel Valls de « mettre un terme à la guerre des prix », tout en « redoublant de vigilance face aux comportements abusifs des grandes enseignes de la distribution ».
Face aux justifications économiques des distributeurs (inflation, hausse de la pression fiscale sur les ménages, baisse des dépenses en produits de grande consommation...), les industriels et les producteurs avancent d'autres arguments de poids, pour être entendus du gouvernement
« En 2013, près d'une entreprise agroalimentaire par jour a dû cesser ses activités, soit 316 fermetures de sites et une destruction de 6.425 emplois en une seule année. Et les exploitations agricoles en subissent le contrecoup avec des chutes de revenu qui mettent en péril leur survie, celle de leurs salariés et la garantie d'un approvisionnement national. (...) En baissant les prix sans tenir compte des réalités économiques, les enseignes contribuent à détruire des emplois. 15.000 à 20.000 emplois seraient menacés en France ».
Les relations entre les acteurs de la filière semblent encore loin de s'améliorer...