« Les agriculteurs en ont assez d'entendre des beaux parleurs s'exprimer en leur nom ! », a appuyé l'organisation des producteurs de grains (OPG, branche de la Coordination rurale) au cours de son assemblée générale, le 26 janvier 2012 à Saint-Paul lès Dax.
Les producteurs de grains refusent « face à la nouvelle donne géopolitique et économique mondiale, cette stratégie de communication de la filière qui consiste, pour des intérêts mercantiles, à vouloir faire croire que les céréaliers français ont vocation à remplacer le pétrole et à nourrir le monde alors que l'Europe ne parvient pas à se nourrir elle-même ».
« Contrairement à ce que laisse entendre le récent rapport de la Cour des comptes sur les biocarburants, aucun agriculteur ne pourrait vivre de son travail en vendant toutes ses récoltes à ces usines formatées pour fonctionner avec des prix de matières premières trop bas », ajoute l'OPG
Dans un marché céréalier tout juste équilibré au niveau de l'UE à 27, le syndicat dénonce les importations de céréales secondaires et de PSC (produits de substitution des céréales) qui permettent artificiellement de réexporter du blé vers les pays tiers et pèsent sur les cours.
Conscients du déficit important en protéines végétales de l'UE à 27 qui correspond à une délocalisation de production de 17 millions d'hectares, l'OPG interpelle le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos sur son projet de réforme de la Pac dont l'approche, uniquement budgétaire, est dénuée de toute agronomie.
« Notre expérience passée nous invite à rester également vigilants à propos de notre dépendance en soja, fait aussi part l'OPG. Celle-ci pose un grave problème qui pourrait devenir dramatique en cas de tensions, prévisibles, sur les marchés telles que celles observées sur les céréales en 2007. »
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