Des producteurs de fruits et légumes des Bouches-du-Rhône ont procédé lundi à l'enterrement symbolique des agriculteurs de Provence en jetant un petit cercueil dans le Rhône, à la veille d'une réunion entre acteurs de la filière et le ministre de l'Agriculture.
Environ 300 agriculteurs selon les organisateurs, une centaine selon l'AFP, membres de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA), ont voulu prévenir les autorités: «Si rien n'est fait, la moitié ou plus des producteurs du Sud-Est vont disparaître», selon Claude Rossignol, président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône.
«La perte avérée au 31 août pour les producteurs de fruits et légumes des Bouches-du-Rhône était de 85 millions d'euros, on n'a jamais été touchés comme ça. Cette année, ce sont tous nos produits qui sont touchés», a-t-il dit. «Alors symboliquement, on enterre aujourd'hui l'agriculture régionale.»
En fin d'après-midi, les producteurs ont d'abord bloqué l'entrée la RN 113 à Arles (Bouches-du-Rhône) et déversé des fruits et des légumes sur la chaussée, provoquant des embouteillages conséquents. Peu avant 19 heures, 8 km de bouchon étaient formés à l'entrée d'Arles en venant de Marseille, selon le Centre régional d'information et de coordination routières Méditerranée.
Les producteurs ont ensuite, du haut d'un pont, jeté dans le Rhône un petit cercueil.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, ils s'étaient rendus dans un magasin Leclerc à Arles, «symbole de tout ce qui est anticoopération agricole», selon Claude Rossignol. Ils y ont vérifié les prix et la provenance des fruits en vente dans les rayons, sans créer d'incidents.
Face à la chute des prix de quasi toutes les productions, le gouvernement a accordé en août 15 millions d'aides d'urgence au secteur.
La réunion de mardi, initiée par le ministre Bruno Le Maire, veut s'attaquer cette fois aux problèmes de fond, notamment le coût du travail.
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