Selon une étude de l'Esco (expertise scientifique collective) menée sur plusieurs années et publiée mardi par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), les Français ne consomment pas assez de fruits et de légumes. Pour l'institut, «les comportement n'évoluent pas beaucoup» depuis le lancement il y a plusieurs années du programme national nutrition-santé (PNNS) qui recommandait de manger au moins cinq fruits et légumes par jour.
En effet, avec 340 grammes en moyenne par jour et par personne, les Français sont encore en dessous de la recommandation (400 grammes par jour) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'Inra admet toutefois que «les études épidémiologiques récentes n'ont pas permis d'établir clairement un lien de causalité entre l'accroissement de la consommation de fruits et légumes et une moindre incidence des grandes maladies chroniques».
Les achats des Français ont baissé de 12% pour les fruits frais et de 14% pour les légumes frais (hors pommes de terre) entre 1997 et 2005, selon Interfel, l'interprofession des fruits et légumes, qui a pour ambition de faire doubler la consommation en dix ans. De plus, la consommation de fruits et légumes augmente avec l'âge et atteint un maximum entre 55 et 65 ans avant de décroître. Ce sont principalement les ménages disposant de faibles revenus qui sont le moins friands de fruits et légumes, notamment frais.
Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, indiquait même lundi dans une interview accordée au Parisien que les Français «ne sont pas fâchés avec les fruits et légumes, c'est leur portefeuille qui l'est». Il évoque ainsi la possibilité, mais sans indiquer les modalités du financement, «de lancer un programme de distribution gratuite de fruits de saison dans les écoles, en partenariat avec les conseils régionaux, pour la rentrée prochaine si possible».
Un programme contesté par Interfel: «Il n’est pas acceptable de considérer que le premier frein à la consommation de fruits et légumes est leur prix.» Même s'«il est incontestable que les fruits et légumes rencontrent aujourd’hui un déficit de valeur, ce n’est pas en encourageant leur distribution gratuite que celle-ci se renforcera», indique l'interprofession.