Dans le contexte du nouveau plan de restructuration du secteur du sucre dans l'Union européenne, la société semencière Hilleshög, marque mondiale de Syngenta spécialisée dans les semences de betterave sucrière, estime qu'il faut «réinventer la culture de la betterave» et «repenser la manière de produire».
«Cette réforme a mis la pression pour gagner en productivité et chaque point gagné compte même si ce n'est que 2%», assure Philippe Rousseau, directeur commercial en charge des betteraves, maïs et oléagineux pour l'Europe de l'Ouest. Pour Syngenta, c'est ainsi l'occasion de «rechercher de nouvelles opportunités» et d'engager des «projets innovants». La firme investit 22% du chiffre d'affaires de semences de betterave dans la recherche, une proportion plus importante que la moyenne des grandes cultures.
Hilleshög travaille notamment sur la sélection des betteraves d'hiver, semées en automne afin d'augmenter la durée du cycle de la culture (jusqu'à dix mois en terre). L'objectif est d'accroître le rendement et d'allonger la campagne de production des usines de 45 jours environ pour diminuer les frais fixes et donc les coûts de production du sucre et de l'éthanol. Ce type de variétés pourraient être disponibles d'ici à 2015 en Europe. L'enjeu est de faire passer l'hiver à la plante sans déclencher son stade de floraison et en faisant face à de nouvelles maladies ou nouveaux parasites.
Autre moyen d'augmenter la compétitivité de la culture: l'amélioration de la capacité des betteraves à supporter des durées de stockage en silos plus longues. La tolérance aux maladies du feuillage a notamment un impact fort sur la capacité de conservation de la racine. Il existe aussi des différences génétiques de comportement face au stockage. Une durée de stockage allongée de deux ou trois mois pourrait ainsi permettre de multiplier par deux la durée de la campagne. Hilleshög affirme pouvoir proposer des variétés adaptées dans cinq ou six ans.