«La prise de position dominante des cinq grandes centrales d’achat de la grande distribution en France (...) exerce un véritable racket sur les agriculteurs et leurs coopératives», déclare Raymond Girardi, secrétaire général du Modef (confédération des syndicats d'exploitants familiaux), dans une lettre au premier ministre communiquée vendredi à la presse.
Le Modef veut «démanteler cette organisation» et donner «leur indépendance aux centrales régionales en les incitant à privilégier un approvisionnement régional». «Cela rééquilibrerait les relations entre fournisseurs et distributeurs et revaloriserait les prix à la production», selon le syndicat.
Le Modef demande également au gouvernement de régulariser et moraliser les relations entre fournisseurs et distributeurs, dans le cadre du projet de loi de modernisation de l’économie.
Prenant en exemple la crise de la salade, Raymond Girardi dénonce des prix «payés aux producteurs de 0,15 à 0,20 € la pièce, pour des coûts de production estimés à 0,30 €. La grande distribution les revend de 0,90 à 2,50 €». Devant les marges de la grande distribution, le Modef parle d'un «esclavage moderne» des producteurs. Le syndicat demande des mesures contre «les distorsions notoires de concurrence intra- et extra-européennes».
Téléchargez la Lettre du Modef relative au projet de loi de modernisaion de l'économie, adressée au premier ministre (260.55 Ko).