La filière oléoprotéagineuse française, par l'intermédiaire de son pôle agro-industriel (Saipol, Lesieur, Diester Industrie, Oléon, Novance...), a renforcé récemment ses investissements à l'étranger avec le rachat ou la création en Roumanie d'une usine, Expur, en Ukraine, d'un bureau commercial, au Sénégal d'une usine de conditionnement, Oléosen, enfin au Maroc d'une unité de production, Lesieur Cristal et d'un projet de développement agricole Plan Maroc vert.
Aujourd'hui, le groupe qui totalise un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros, ne réalise plus que 62 % de son activité en France, et désormais 31 % dans les autres pays de l'Union européenne et 7 %, dans le reste du monde.
« Notre objectif à travers ces investissements à l'étranger est de sécuriser notre approvisionnement en colza et en tournesol, pour faire en sorte que nos outils industriels tournent à plein, et restent ainsi compétitifs, a expliqué mardi Alain Brinon, directeur général délégué de Saipol, lors de l'étape à Laon (Aisne) du tour de France que la Fop et Proléa ont entrepris pour aller à la rencontre des producteurs. Nous souhaitons en même temps faire la promotion en dehors de nos frontières, du modèle “colza-tournesol”, fondé sur la production d'huile et de tourteaux pour l'alimentation animale, qui mérite d'être développé par rapport au modèle “soja” en provenance de l'Amérique du Sud et défendu par les principaux triturateurs à l'échelle internationale, Cargill, Bunge et ADM. »
L'autonomie énergétique de l'usine de Bassens
La filière oléoprotéagineuse française a également profité de cette réunion pour annoncer son projet d'investir 32 millions d'euros dans son usine de Bassens, en Gironde, dans une unité de décorticage de graines de tournesol et une chaudière à biomasse. Cet investissement va lui permettre à la fois de proposer des tourteaux beaucoup plus riches en protéines (34 à 35 %) et de viser l'autonomie énergétique en utilisant les coques de tournesol comme source d'énergie.
Un programme de recherche en biokérosène
Après l'annonce la semaine dernière, de la labellisation « projet d'investissements d'avenir » pour ses trois programmes de recherche en génomique et génétique en colza (Rapsodyn), tournesol (Sunrise) et pois (Peamust), la filière vient de lancer un nouveau projet de recherche pour mettre au point du biokérosène à partir d'huile végétale, le projet Flhy4jet (se prononce « fly for jet ») qui associe EADS Airbus, le fabricant de moteur Safran et l'Ifpen (Institut français des énergies nouvelles).
« La recherche est un axe stratégique fort de la filière, a rappelé Gérard Tubéry, président de la Fop. Nous sommes actuellement impliqués dans des programmes qui mobilisent pour les six à neuf ans à venir, pas moins de 450 millions d'euros ! »