La Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) de Haute-Normandie a donné lundi dans un communiqué sa préférence au projet d'une SCI qui veut pratiquer du maraîchage bio sur un site agricole du nord de Rouen, actuellement occupé par des militants écologistes alternatifs qui soutenaient un dossier concurrent.
Ces militants, pour certains issus du mouvement zadiste, occupent depuis deux ans et demi cette parcelle agricole, la ferme des Bouillons, achetée par le groupe Auchan à Mont-Saint-Aignan, avec l'objectif de lui conserver sa vocation agricole. Plusieurs fois menacés d'être évacués par les autorités, ils sont restés sur place, occupant la ferme de 4 ha de terres cultivables, propriété d'Immochan, branche immobilière du géant de la distribution qui avait un projet - supposé - d'implantation d'une zone commerciale.
Au début août, Immochan a renoncé à cette parcelle et a signé un compromis de vente pour 150.000 euros avec des experts paysagistes qui ont formé une SCI familiale. Un projet qui « s'inscrit au premier rang des priorités en matière d'installation agricole », selon la Safer, d'un jeune agriculteur « disposant de la capacité professionnelle » et « souhaitant développer l'agriculture biologique ».
Maintenir une agriculture bio
En réponse à ce projet bio sur le site qu'ils occupent, les zadistes normands avaient soutenu un autre projet de maraîchage bio, soupçonnant la SCI familiale d'être prête à céder ses parts au groupe Auchan dans quelques années. Pour éviter que ce cas ne se présente, la Safer a obtenu qu'un cahier des charges soit inséré à l'acte de vente, mentionnant notamment « le maintien d'une activité agricole pendant 25 ans au moins » ou encore l'engagement d'y pratiquer une agriculture biologique inscrite dans le bail.
Quant au projet de l'autre jeune agriculteur, soutenu par les zadistes, la Safer lui propose néanmoins de le rencontrer pour envisager de lui trouver un autre terrain, toujours en périphérie rouennaise. La Safer a en outre expliqué qu'elle ne pourra pas, comme le réclamaient les zadistes, utiliser son droit de préemption pour le terrain de la ferme des Bouillons car « les conditions ne sont pas réunies ».