Chaque année, les sangliers occasionnent des dégâts agricoles et les fédérations de chasse dépensent des sommes importantes dans les départements où le sanglier est soumis à un plan de chasse afin d'indemniser les agriculteurs victimes de dégâts.
Benoît Guibert, en charge des dégâts agricoles à la Fédération nationale des chasseurs (FNC), estime la facture imputable aux dégâts occasionnés par l'ensemble de la faune sauvage à environ 27 millions d'euros pour la période 2008-2009 alors qu'elle était de 30 millions d'euros en 2007-2008.
Il explique cette baisse des coûts par « l'intensité des prélèvements de sangliers liés à la volonté des fédérations de chasse de faire baisser les populations et par la baisse du prix des denrées agricoles ».
Les départements qui coûtent le plus cher à l'année se situent dans le nord-est de la France avec une facture de quelque 800.000 euros alors que le montant des dégâts les moins élevés, environ 80.000 euros, concernent l'ouest et le sud de la France. Les dégâts sont extrêmement concentrés car 10 % des communes cumulent à elles seules 75 % des dégâts.
Depuis quatre ans, la FNC mène une offensive auprès du gouvernement « qui ne veut toujours pas légiférer » pour modifier l'interdiction de chasser dans certaines de ces « zones de tranquilité », des zones où les animaux sont peu ou pas chassés et vont se reproduire et se nourrir des cultures voisines. Pourtant, en 2008-2009, les chasseurs ont tué 569.437 sangliers, soit 8,9 % de plus que la saison de chasse précédente, selon l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage).
« Il n'est pas normal que les chasseurs payent pour les dégâts provoqués par des animaux qu'ils ne peuvent pas chasser », explique-t-il.
Les sangliers non chassés ne causent pas de dégâts qu'aux cultures : 42.471 collisions avec les animaux sauvages ont été indemnisées en 2008, dont 16.797 provoquées par des sangliers. Ces chiffres seraient largement dépassés en 2009.