Le syndicat demande au président de la République de réorienter les aides vers une agriculture davantage tournée vers les actifs et les produits de qualité.
« Tous les systèmes agricoles ne sont pas en crise ! Il serait bon de s'en inspirer et de les faire essaimer dans l'ensemble de l'agriculture française ». Voilà le message que Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne, a transmis à François Hollande ce jeudi 27 août. Prévu depuis trois semaines, l'entrevue avait lieu a l'Elysée en présence du ministre de l'Agriculture.
Pendant près d'une heure, Laurent Pinatel, accompagné de trois autres membres du syndicat, a pu exposer sa vision de l'avenir au chef de l'Etat. « Comment subventionner davantage les actifs et ceux qui font des produits de qualité ? Nous ne demandons pas 3 milliards d'euros comme certains, mais du courage politique pour redistribuer les aides. »
La délégation de la Confédération paysanne dit s'être agacée devant le chef de l'Etat que les prochaines annonces du gouvernement en faveur du secteur de l'élevage français soient prévues le 3 septembre, le jour où la FNSEA manifestera à Paris. « Nous serons attentifs aux annonces des pouvoirs publics, poursuit Laurent Pinatel. Elles seront révélatrices de s'ils veulent une agriculture industrielle ou une agriculture qui respecte les actifs. La balle est dans leur camp. »
Assainir le marché de la viande porcine et du lait
A court terme, le syndicat attend aussi des autorités européennes qu'elles agissent pour assainir le marché de la viande porcine et du lait. « Mais nous sommes d'accord avec François Hollande qu'il ne faut pas retomber dans le système de l'avant-quotas où on produit et l'Europe achète. En contrepartie, il faut baisser la production. »
La Confédération paysanne ne rejoindra pas la FNSEA à Paris le 3 septembre pour manifester. « On ne vas pas défiler à côté de Xavier Beulin qui propose la disparition des paysans, poursuit-il. Nous combattons l'agriculture avec des industriels et des financiers. La solution n'est pas la fuite en avant. C'est d'arrêter et de changer de modèle. »
Le syndicat lancera ses propres actions « dès ce weekend, détaille Laurent Pinatel. Elles remonteront des Pays de la Loire et du Rhône-Alpes, avant de nous retrouver à Bruxelles le 7 septembre. Ce sont des manifestations pédagogiques pour expliquer aux consommateurs que faire grossir les exploitations est une solution du passé. Ou que consommer français ne suffira pas. Il faut aller vers davantage de qualité. »
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vendredi 28 août 2015 - 21h55
nous n'avons pas tout compris