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Coopératives

Actrices de la contractualisation, indispensables à la survie de l'agriculture

Publié le mardi 28 septembre 2010 - 17h37

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« Les contrats sont indispensables pour sauver l'agriculture. Pour qu'ils ne soient pas mis en place, il faudra changer de ministre », a averti Bruno Le Maire lors de la première journée européenne des coopératives agricoles, à Paris le 28 septembre 2010.

 

Le ministre a assuré qu'il se battrait contre la volatilité des prix, avouant toutefois qu'elle « restera une réalité du monde agricole ». Alors, plutôt que de laisser les agriculteurs la subir, il propose de leur « apporter de la lisibilité avec une rémunération sur plusieurs années (ndlr, les contrats assureront un volume et un prix pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans, selon les termes de la LMA) ». « Je sais que c'est une révolution pour plusieurs personnes et que l'on ne pourra plus spéculer, mais c'est une réalité sans appel », a expliqué Bruno Le Maire.

 

Le principe de la contractualisation existe déjà dans certaines coopératives. L'objectif du ministre est de les étendre à toutes les filières. « Nous sommes entrés dans cette logique depuis 2006, a confirmé Dominique Chargé, le président de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières). Nous travaillons sur un axe volume-prix. Il faudrait être capable de dissocier les différents secteurs de transformation avec des prix et volumes différenciés ».

 

Le parcours semble long et difficile, mais les contrats devront être opérationnels en 2014 lorsque les quotas laitiers auront disparu. « La contractualisation nous permet d'accompagner cette mutation, estime Dominique Chargé. Mais elle ne règle rien. L'Union européenne doit aussi garder ses outils d'intervention et de régulation des marchés. »

 

Bruno Le Maire s'est voulu pédagogique. « Nous faisons prendre à l'agriculture française un tournant majeur. On ne produit plus pour produire, mais pour un client qui a une attente et des exigences. »

 

Dans les années 1960 et 1970, la filière laitière a été développée pour répondre à une problématique de revenu et de croissance des exploitations, sans se soucier des débouchés. « A ce moment-là, les coopératives se sont trop peu souciées de la valeur ajoutée », a reconnu Dominique Chargé. Dans les années 1980, avec la mise en place des quotas laitiers, la France a choisi une gestion administrative et départementale. « Il n'y avait pas de mission économique mais la volonté de conserver une agriculture familiale », explique-t-il.

 

Depuis la fin des années 1990, tous les soutiens et l'encadrement des marchés n'ont eu de cesse de diminuer. « Nous n'avons pas anticiper les conséquences du désencadrement des marchés », avoue Dominique Chargé. Dorénavant, « nous devons faire attention à la demande, aux coûts de production et à nos voisins concurrents. Nous devons faire respecter un certain nombre de standards (normes, droits de douane...) », a exhorté Bruno Le Maire. « Bien sûr, c'est un tournant difficile, mais nous n'avons pas d'autre choix. Je veux bien tenir le discours démagogique d'assurer 400 €/t en lait. Mais personne n'a ce pouvoir. Ce serait la mort des laitiers français car les industriels se fourniraient en Allemagne à 250 €/t. »

 

Le ministre de l'Agriculture a aussi appelé à la responsabilité de chacun. Faisant allusion à la situation encore très difficile des secteurs bovin et porcin, il a déclaré : « Il y a une urgence absolue à faire remonter les prix. Et chacun doit prendre ses responsabilités. Sinon, nous risquons des problèmes sociaux et des réactions violentes, car les producteurs ne s'en sortent pas. Ensuite, il faudra régler les questions de cotation, d'abattoir, de valorisation des produits et notamment du rapatriement de l'engraissement en France. »

 

A.De.


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