Des tonnes de fumier ont été déversées mardi matin devant plusieurs administrations du département des Ardennes à l'appel de la FDSEA par des agriculteurs qui dénoncent les « contraintes » qui pèsent sur leur métier, a-t-on appris de sources concordantes.
L'opération a mobilisé mardi matin une centaine d'agriculteurs qui ont répandu du fumier devant la préfecture des Ardennes et la Direction Départementale des Territoires (DDT) à Charleville-Mézières et devant les sous-préfectures de Sedan, Vouziers et Rethel, selon la FDSEA des Ardennes.
« Nous sommes pris dans un carcan administratif totalement déconnecté de la réalité où les contraintes françaises se surajoutent aux directives européennes et cela nous étouffe petit à petit », a expliqué à l'AFP Philippe Clausse, le directeur de la FDSEA.
« En déversant du fumier, nous faisons don à l'administration et à la population de cet engrais que les agriculteurs ne peuvent plus stocker sur leurs exploitations ni épandre dans leurs champs à cause des mesures environnementales excessives comme la directive nitrate et l'extension de la zone vulnérable », a-t-il ajouté.
Zone vulnérable
Selon lui, la nouvelle réglementation européenne sur les nitrates, qui relève la période de stockage des effluents d'élevage de 4 à 6 mois et demi dans les zones vulnérables, va obliger les agriculteurs à des « investissements non productifs dans une situation économique déjà difficile ».
« En plus, il est question d'une extension de cette zone vulnérable qui couvrirait près des trois quarts du département en impactant considérablement les éleveurs ardennais », a souligné M. Clausse.
Vendredi, les agriculteurs de la Marne ont prévu une opération de contrôle de l'origine des approvisionnements de la Cuisine Inter-hospitalière et du Restaurant Inter-administratif de Châlons-en-Champagne pour exiger « la présence obligatoire de deux plats sur trois d'origine française dans la restauration collective et commerciale ».