Le Brésil et les Pays-Bas ont signé vendredi à La Haye un accord de coopération dans le domaine des biocarburants, en marge d'une visite d'Etat du président Luiz Inácio Lula da Silva.
Les Pays-Bas entendent jouer un rôle clé dans le transit des biocarburants vers le reste de l'Union européenne, qui s'est fixé comme objectif d'ici à 2020 d'avoir 20% d'énergies renouvelables dans sa consommation de carburants.
Dans un discours précédant sa signature de l'accord, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Maxime Verhagen a insisté sur la production «durable (...) afin que les producteurs satisfassent aux critères de l'Union européenne».
«C'est dans votre intérêt comme exportateur vers un marché potentiellement énorme (...) et c'est dans notre intérêt car nous voulons respecter nos engagements européens.»
Le président brésilien a, pour sa part, insisté sur «la responsabilité des pays développés de diminuer les distorsions qui affectent les pays en voie de développement» par des subventions à leurs productions.
L'accord de coopération porte également sur la production, les questions de logistique et du transport de l'éthanol produit au Brésil, ainsi que sur des projets communs de production de biocarburants à mettre sur pied par les deux pays dans des pays en voie de développement.
Le Brésil est le second producteur mondial d'éthanol, mais le premier producteur d'alcool à base de canne à sucre.
Plusieurs organisations se sont inquiétées de certains phénomènes qui accompagnent l'essor de la production de biocarburants au Brésil. Les cultures réservées à la canne à sucre réduisent la superficie des cultures alimentaires et gonflent les prix des denrées que les plus pauvres ne peuvent plus acheter.
Selon ces organisations, de grands investisseurs achètent de vastes terrains au Brésil pour profiter du boom, provoquant une hausse des prix des terres agricoles et la disparition de nombreuses petites exploitations.