Mardi 11 mars, fin de matinée au café Chinchin dans le 14e arrondissement de Paris. Quelques élus et candidats d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) aux municipales, accompagnés de plusieurs journalistes, sont assis autour d'une table. Le printemps est déjà là dans le parc voisin, un temps idéal pour dévoiler le projet de « ferme maraichère au cœur de Paris ». Les terres disponibles : le réservoir Montsouris, un bâtiment qui sert à alimenter en eau potable la partie sud de la capitale. Le toit du réservoir, d'une superficie de 2,5 hectares, est actuellement recouvert de pelouse. « Un gros potentiel » pour ceux qui croient à l'agriculture urbaine et à une ville « plus durable ».
Encore au stade du projet, les candidats EELV veulent y croire : « Faire renaître le lien entre urbains et ruraux, entre les consommateurs et les producteurs, entre la nature et la ville. Tout un symbole. »
Armand Renard, de l'association « Toits vivants », estime que le projet serait « facile à mettre en place ». « Il y a déjà de la terre », signale-t-il. Cette ferme permettrait l'installation de « trois ou quatre producteurs » et pourrait écouler jusqu'à « 100 paniers par semaine ». Tournée vers la production, le réservoir serait également un moyen de créer du « lien social ». L'objectif affiché des personnes présentes ce jour-là : une alimentation saine, bio et de qualité avec une distribution en circuits courts via une Amap. « Arriver à mêler le vivant et le minéral est une utopie nécessaire », appuie Fabienne Giboudeaux, maire adjointe de Paris en charge des espaces verts.
Problème, pour le moment, aucune étude n'a été réalisée. La société publique des « Eaux de Paris » n'a pas non plus été consultée. Les normes de sécurité autour de ce bâtiment d'eau potable sont draconiennes. Le plan Vigipirate actionné, difficile de dire qui pourrait avoir le droit de mettre un pied sur ce toit, sans passer pour un terroriste. « La solution serait de dissocier les accès, comme c'est déjà le cas dans le 20e pour un jardin partagé situé au-dessus d'un gymnase », indique Fabienne Giboudeaux.
Après la présentation du projet, les questions fusent chez les journalistes : « Quid de la pollution ? Et de la mécanisation et des odeurs de fumier, nécessaire aux cultures ? » « La pollution de l'air (1) doit être traitée à la racine et ne doit pas empêcher d'avancer des projets », rétorque la maire adjointe. Quant au fumier, les riverains pourraient-ils s'en plaindre ? « On utilise plutôt du compost dans ce genre de cas », soutient l'élue parisienne. « Il s'agit d'un site pilote, rassure Célia Blauel, candidate à la mairie du 14e, il faudra y aller à tâtons. »
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(1) Des études sont actuellement en cours pour déterminer quel est l'impact de la pollution sur les cultures urbaines.
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vendredi 14 mars 2014 - 08h59
Du délire total. La salade plus chère que l'or! Pendant qu'ils y sont, ils n'ont qu'à , aussi , cultiver touq les jardins publics!