vendredi 15 octobre 2010 - 17h36
Passionné de mécanique, Jean-François Jacob restaure d'anciennes voitures et aime rouler avec pendant l'été.
Après son travail, le soir et le week-end, Jean-François Jacob, naisseur-engraisseur et négociant en bovins à Saint-Léger-lès-Paray, dans la Saône-et-Loire, retape les voitures de son enfance. Depuis l'âge de vingt ans, il s'adonne à cette passion dans le sous-sol de son pavillon transformé en atelier.
Plus d'une vingtaine d'autos sont déjà passées entre ses mains expertes en mécanique. Achetées grâce à des petites annonces ou au hasard des rencontres, les voitures sont démontées, les tôles redressées et repeintes pour leur redonner l'éclat de leur jeunesse. Les moteurs sont remis en fonctionnement dans les cas les plus critiques.
Jean-François a un faible pour les Peugeot 204, 304 et 504 coupées ou décapotables. « J'ai été marqué à l'âge de six ans par ma première promenade en cabriolet 204 du cousin de ma mère. Je m'étais juré d'en posséder une un jour.
Par nostalgie, j'aime ces voitures en tôle et acier des années soixante-dix encore réparables contrairement aux véhicules récents, bourrés de plastique et d'électronique », confie-t-il.
Un copain carrossier lui prête parfois sa cabine de peinture. Un voisin sellier lui refait les sièges en similicuir ou en cuir, si c'est nécessaire. « J'ai appris la réparation sur le tas, comme pour le matériel de la ferme d'ailleurs », raconte Jean-François .
Trouver des perles rares
L'éleveur accumule les revues techniques et fouille dans les bourses d'échanges du département ou de la région lyonnaise, richement dotées en pièces. Certaines sont refabriquées, d'autres proviennent de stocks de garages ou d'épaves revendues par des particuliers.
« Je me suis un peu spécialisé en Peugeot, car ce sont des voitures simples. J'évite ce que l'on appelle dans le jargon des collectionneurs des usines à gaz, autrement dit des autos d'une grande complexité technique comme certaines Citroën », précise Jean-François. Son secret pour flairer la bonne affaire, il le tient de son œil aguerri de négociant en bestiaux.
Comme pour acheter une génisse maigre au marché de Saint-Christophe-en-Brionnais, il juge vite l'occasion. Jean-François recherche avant tout une voiture avec un plancher et des ailes en bon état. Pour déceler la résine de polyester, il promène son aimant sur plusieurs points du véhicule.
La mécanique n'est pas un souci pour lui. Il trouve toujours les pièces défaillantes pour qu'un moteur refonctionne. En revanche, l'état général ne doit pas être trop mauvais, sinon les réparations sont trop onéreuses et difficilement réalisables. Dernièrement, il a acheté deux Triumph de 1967 qui lui serviront de modèle par manque de documentation.
« L'hiver, une fois la voiture réparée, j'ai hâte de la sortir l'été en famille. Je la revends à l'automne, car je ne peux pas toutes les garder mais avec un pincement au cœur ! Je me dépêche d'en racheter une autre pour oublier la précédente », raconte Jean-François.
Ses voitures sont acquises par des gens ayant la nostalgie d'une voiture qu'ils n'ont pas pu se payer à vingt ans. Il investit entre 2.000 et 5.000 euros au maximum dans ses autos. La plus-value de la revente couvre le prix des pièces utilisées pour la restauration, mais pas le temps passé.
Un univers particulier Spéculation. Le marché des voitures anciennes est devenu lucratif pour des collectionneurs qui font de la spéculation. Jean-François n'est pas de ceux-là. Pour certains modèles rares, les prix flambent. Les Peugeot restent encore abordables. L'agriculteur trouve encore des « sorties de grange » (notre photo) a des prix raisonnables. Mais, les prochaines années risquent d'être plus difficiles en termes d'opportunités. Réseau. Les passionnés de voitures anciennes disposent d'un important réseau de communication à travers de nombreuses revues et des sites internet. Jean-François Jacob est abonné à l'hebdomadaire La Vie de l'auto et utilise le site Anciennes.net pour se documenter ou rechercher des pièces. « Dans le midi de la France, les voitures sont plus saines et moins chères, précise-t-il. Et on en trouve plus. Ma femme étant originaire de Nîmes, nous connaissons cette région. » |
par Charles-Henri Pouzet
(publié le 15 octobre 2010)
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