Jazz dans le verger

Veste blanche, chemise noire. Tenue impeccable, dans la tradition des grands orchestres américains. Au premier rang sur scène, Jérôme Brou brandit son saxophone.

Ses doigts pianotent sur les clés avec souplesse. Des répertoires de Glenn Miller à Claude Bolling, en passant par Miles Davis, rien ne lui fait peur.

Avec son orchestre, l'Olivet Jazz Band, cet arboriculteur de 45 ans fait swinguer les notes. Devant 800 personnes ou lors d'un mariage intimiste, le virtuose du sax entame des airs de blues, de boogie-woogie ou de bossa-nova.

C'est son père, lui-même saxophoniste, qui lui a transmis cette passion. « Au début, je voulais jouer du trombone. Mais il fallait savoir lire la clé de fa et poursuivre le solfège deux années supplémentaires. J'ai donc opté pour le sax alto. »

Rapidement, son goût pour le jazz classique s'affirme. « Adolescent, j'écoutais en boucle un disque des Star Sisters. Dès que j'ai pu, j'ai intégré un big band, puis un quatuor », ajoute Jérôme Brou, titulaire d'un diplôme de fin d'études en saxophone.

Saxophoniste très actif

Tous les jeudis soir, sans exception, il répète les morceaux avec la vingtaine de musiciens de son big band. « Nous n'avons pas de chef d'orchestre, nous sommes avant tout une bande de copains. Il y a un boulanger, un imprimeur, un maître de conférences...

Amateurs ou professionnels, on se retrouve autour de la musique. »Un brin perfectionniste, Jérôme Brou n'est pas du style à rester en place. Il aime le rythme trépidant de sa vie. « J'ai plein d'idées, plein de choses à faire. Mon problème, c'est le temps ! »

Arboriculteur avec 16 ha de poiriers, 1,6 ha de cerisiers et 6.000 m² de fraises, président du Centre orléanais des arboriculteurs (Coveta), élu au conseil municipal de Saint-Denis-en-Val (Loiret), administrateur à la Caahmro (coopérative de matériel spécialisé)..., il trouve quand même le temps de répéter les morceaux, chez lui, une à deux fois par semaine.

A l'écoute des autres, il communique sa passion à toute sa famille. Dans le salon, à côté d'un piano, Corentin, son fils cadet, s'entraîne au trombone, tandis qu'Aurélien, l'aîné, l'accompagne à la batterie.

Et sa femme, Magali ? Elle joue de la clarinette depuis plus de vingt ans. C'est grâce à la musique qu'ils se sont rencontrés...

Aude Richard

(publié le 14 septembre 2012)