Le centre de recherche explore le bien-être des truies

Créé il y a sept ans par Sanders, CCPA et Techna, Euronutrition investit 1 million d'euros pour loger ses 220 truies dans une porcherie flambant neuve. Les gestantes y seront conduites en groupe, conformément à à ce qu'imposera la réglementation européenne à partir du 1^er janvier 2013. Ce qui permettra de construire des références pour analyser l'influence de l'alimentation sur le comportement des femelles en groupe.

Située à Saint-Symphorien (Sarthe), cette installation est dimensionnée pour une conduite en quatre bandes. Elle a coûté 40 % de plus qu'une porcherie classique.

Représentative des conditions d'élevage sur le terrain, elle est dotée d'équipements propres à l'expérimentation. Les truies gestantes sont, par exemple, pesées une fois par jour. Elles s'alimentent au Dac avec une mesure précise à 2 g près de leur consommation individuelle.

Trois circuits de distribution de l'eau, équipés chacun d'une pompe doseuse, permettent aussi de travailler l'abreuvement des truies.

Plus de 200 essais par an

Euronutrition pourra y conduire plus de 200 essais par an. C'est-à-dire tester 720 régimes alimentaires. « Le coût alimentaire représente plus de 60 % du coût de revient des porcs, souligne Lilian Leloutre, le président du directoire d'Euronutrition. Il explique presque 40 % de l'écart de coût entre élevages. L'alimentation est donc un levier d'action majeur pour garantir leur compétitivité. »

Au-delà, la station est aussi un lieu d'acquisition de références en conduite d'élevage.

Deux types d'essais se déroulent à la station. Ceux en commun, que chacun des trois actionnaires exploite ensuite de son côté. C'est, par exemple, le cas de la valeur nutritionnelle des nouvelles récoltes. Et il y a les essais propres à chaque firme, dont le nombre par entreprise dépend de leur part dans le capital d'Euronutrition.

Concurrentes sur le terrain, Sanders (50 % du capital), CCPA (29 %) et Techna (21 %) représentent au total 7 millions de tonnes d'aliment sur le marché français. Elles ont choisi de mutualiser les outils d'expérimentation pour les monogastriques (porcs, volailles, lapins). Le centre de recherche constitue également une vitrine pour les clients internationaux.