Publié le vendredi 07 mars 2008 - 13h36
Non traitée par des rodenticides, la ficelle Ostend permet de presser des balles rondes destinées à être enfilmées.
La Mouette SA a présenté une ficelle de pressage baptisée Ostend, qui pourrait faciliter le travail de nombreux agriculteurs, liniculteurs en tête. Il s’agit d’une ficelle en sisal, qui se prête à l’enrubannage. Les ficelles classiques en sisal sont composées de fibres naturelles dont les rongeurs sont friands. Elles sont par conséquent imprégnées de substances rodenticides. Or, ce traitement rend impossible la conservation des balles par enrubannage. En effet, le produit antirongeurs réagit avec le plastique sous l’action des UV et de la chaleur, entraînant le déchirement du film. Gilbert Dollet, directeur de l’entreprise belge, explique que la ficelle Ostend peut être utilisée pour conserver des balles enrubannées car elle n’est pas traitée.
D’abord pour les liniculteurs
Cette ficelle intéressera d’abord les producteurs de lin textile. Ceux-ci doivent utiliser des ficelles issues de fibres naturelles sur leur exploitation afin d’éviter toute contamination de leurs filasses par des déchets plastiques. L’emploi de ce produit permet à la fois de satisfaire aux exigences des usines de teillage de lin et de presser du fourrage destiné à l’enrubannage. En collaboration avec les établissements Dumesnil – groupe Unaac (1) –, la Mouette SA teste la ficelle Ostend chez Gabriel Bénard, liniculteur et président de la coopérative linière Agy Lin, dans la Seine-Maritime. Cet agriculteur conserve sous enrubannage de l’herbe pressée avec cette ficelle depuis deux campagnes. Le fabricant belge a mis son innovation à l’épreuve du terrain auprès de deux autres usines de teillage, dans la Somme et la Seine-Maritime.
Fiable et écologique
L’Ostend présente une résistance linéaire de 75 kgf (2), comparable à celle des ficelles 750 en polypropylène. Ces performances sont certifiées par la norme ISO 5080: 1994. Fiable, elle ne laisse pas de résidus dans les têtes d’accroche. Cette nouveauté s’utilise avec des presses classiques, sans réglage particulier. Sa tenue au pressage et à la manutention est concluante. C’est un point important, car une casse de corde entraîne un manque à gagner sur les chantiers et en première transformation (jusqu’à 300 euros par heure en usine de teillage). Autre avantage: il n’est pas nécessaire de récupérer ces ficelles biodégradables.
Un prix attractif
La Mouette SA annonce cette ficelle à un prix de 10 à 12% inférieur à celui des ficelles en polypropylène. Si les cours des produits pétroliers participent à ce contexte, la situation peut toutefois varier en raison des fluctuations de la monnaie du Brésil, pays où l’entreprise confectionne ce produit. Par ailleurs, les ficelles en sisal coûtent moins cher que les autres cordes à base de fibres naturelles (lin, chanvre). Au-delà des liniculteurs, le fabricant belge espère convaincre les agriculteurs qui enrubannent des balles rondes d’employer ce produit plus économique, plus écologique, et aux caractéristiques proches des ficelles en plastique.
par Nicolas Levillain
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