Passages. Pour éviter de sauter les barrières, les associés ont prévu cinq passages d’homme pour circuler entre les parcs.

Entrée latérale. S’il est une règle pour la conception du parc de contention, c’est celle de l’entrée latérale. Les animaux ne voient pas la sortie. Cela les attire et ils rentrent facilement. S’ils reculent, la porte arrière les bloque.

 

Protections. Pascal a recouvert toutes les parties saillantes sur les parois du couloir avec du caoutchouc pour éviter que les animaux ne se blessent.

Sécurité. « La manipulation des taurillons est toujours une opération dangereuse, explique Pascal Touzet. Grâce au parc, je peux les peser et les embarquer sans prendre de risque. »

 

Agrandir le plan du parc de contention.

 

Le coût Total : 11 000 € • Le prix comprend les barrières, les poteaux, le couloir de contention, la bascule achetée d'occasion et les rails de récupération. • Pascal et Jérémy ont aménagé l'espace eux-mêmes pour réduire les coûts. • 3.000 € de terrassement. • 10.000 € de tubulaires.

« Dans mes pires cauchemars, mon parc de contention disparaît ! », raconte Pascal Touzet en EARL avec Jérémy Soulat à Gournay, dans l'Indre. C'est dire à quel point cet outil est devenu précieux pour les deux associés, à la tête d'un troupeau de cent limousines.

« Grâce à lui, nous travaillons en sécurité et nous gagnons beaucoup de temps », précise Pascal, qui n'avait même pas un cornadis pour bloquer une vache au moment de son installation en 2003.

La réflexion avec Laurent Gerbeaud, puis avec Jean-Baptiste Boursaud, conseillers en bâtiment de la chambre d'agriculture s'est vite engagée pour concevoir un espace réservé à la contention.

« Nous avons choisi de l'installer entre les deux bâtiments, détaille Pascal. Ainsi, tous les animaux, taurillons ou vaches suitées, y accèdent facilement. Les barrières du parc s'ouvrent aussi sur une parcelle de transit, qui offre un passage idéal vers les pâtures. »

Avant de commencer l'aménagement, Pascal a dégagé le terrain. Peu importait le travail nécessaire, le positionnement entre les deux bâtiments était idéal pour l'organisation future.

« J'ai arraché la haie, drainé le sol tout autour », explique-t-il. La surface du parc a ensuite été « décaissée », puis remblayée avec des pierres et du tout-venant. Ainsi, les associés ne travaillent jamais les pieds dans la boue.

Il était possible de construire un toit avec des murs bardés, mais cela augmentait trop le montant de la facture. Le coulage de béton au sol était aussi envisageable. Dans ce cas, le rainurage est obligatoire afin d'éviter les glissades.

 

Un parc en longueur

Le parc d'attente est de forme allongée et mesure près de 6 mètres de large. Ainsi un homme seul peut « pousser » les animaux vers l'entrée du couloir. Grâce à cette forme, les animaux ne tournent pas trop dans l'espace.

La surface de ce parc d'attente est calculée pour accueillir un lot moyen de vingt-cinq vaches avec leurs veaux. « Il faut compter environ 2,5 m2/UGB », précise André Chabenat, de la chambre d'agriculture. Le couloir, d'environ 10 m de long, est bétonné, car le piétinement est important. Il est doté d'un marchepied, pour accéder facilement au dos des animaux.

« La hauteur idéale est de 70 cm, ou à la hauteur de la hanche de l'intervenant », précise André Chabenat. La largeur de ce couloir est de 80 cm. Les animaux ne sont pas perturbés par ce qui se passe à l'extérieur, puisque les parois sont pleines.

« Pour les traitements les piqûres sous-cutanées notamment, je peux les bloquer avec une porte au bout du couloir, continue Pascal. J'ai aussi installé une bascule derrière ce dispositif pour contrôler les poids de mes taurillons. Grâce à ce système, je peux intervenir vite et seul. Et tout le temps que je ne passe pas à courir derrière les animaux, je peux le consacrer à l'élaboration de rations plus efficaces, par exemple. »

 

 

Expert : ANDRÉ CHABENAT, de la chambre d'agriculture de l'Indre « Un outil indispensable » « Le parc de contention est devenu un outil indispensable dans les élevages dont les effectifs sont en constante augmentation. Chaque installation est unique, dans la mesure où elle répond aux contraintes spécifiques de l'exploitation. Mais leur conception ne s'improvise pas. Elle nécessite une réflexion approfondie entre les techniciens et l'éleveur. Certaines règles doivent être respectées, comme l'entrée latérale du couloir. Bien conçu, le parc de contention est utilisé plus fréquemment que de nombreux outils de l'exploitation. Pour tenir compte de la spécificité de chacune des exploitations, les conseillers « bâtiment » du Centre et du Limousin ont décrit une vingtaine d'installations existantes sur des fiches bientôt disponibles sur le site internet des chambres concernées. »

 

par Marie-France Malterre

(publié le 22 octobre 2010)