Publié le lundi 09 septembre 2013 - 23h40
Les Inel d'Or 2013, qui récompensent les innovations de l'année en élevage dans quatre catégories cette fois-ci, ont été remis le 9 septembre 2013 à Rennes, en avant-première du Space.
Cet événement est organisé par L'Eleveur laitier et La France agricole. Les différents jurys sont constitués d'experts et d'éleveurs.
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Palmarès des Inel d'Or en 2013 Trois Inel d'Or et deux mentions spéciales ont été décernées dans les catégories suivantes : - Équipement d'élevage : Kerbl : TailWell2, une tondeuse pour les queues de vache (Inel d'Or) - Machinisme : Merlo : M CVTronic, nouvelle transmission hydrostatique (mention spéciale) - Services : CCPA : Galascorus, pour piloter la conduite des génisses (Inel d'Or) et France Conseil Elevage : Acido Detect, l’indicateur d’acidose (mention spéciale) - Sociétal : Sobac : Bactériolit, compostage des effluents par complexe de micro-organismes (Inel d'Or) |
ÉQUIPEMENT D'ÉLEVAGE
Inel d'Or à Kerbl pour TailWell2 : une tondeuse pour les queues de vache
TailWell2 est un système de tonte pour queues de vache qui s’adapte à toutes perceuses ou visseuses sans fil (14 volts, 1.250 tr/min).
Développé en Nouvelle-Zélande, cet appareil a pour but de faciliter la tâche pénible de la taille des crins de la queue souillés.
Pour assurer une hygiène optimale de la mamelle, il est recommandé de tondre les queues deux fois par an. Avec le TailWell2, l’opération dure quelques secondes. Le principe est une lame externe qui tourne sur une lame interne sans risque de blessure pour l’animal et l’opérateur.
Aucune prétonte n’est nécessaire même avec des souillures importantes. L’affûtage des lames, avec une pâte spéciale, est nécessaire toutes les 1.000 à 2.000 tontes, en fonction du degré de saleté.
L'avis du jury
« Voilà un petit outil simple qui pourra améliorer le confort des éleveurs au quotidien. La taille des crins de queue sur un troupeau laitier est indispensable pour l’hygiène de la traite et le confort du trayeur. Elle s’impose aussi pour éviter que les queues ne s’enroulent sur les brosses automatiques dans le bâtiment.
D’habitude, les éleveurs s’y emploient avec une rénette, ce qui est assez pénible. L’utilisation d’une tondeuse classique n’est pas non plus très adaptée, car les souillures encrassent et usent prématurément les peignes.
Cet appareil adaptable à une simple perceuse peut être très pratique et peu onéreux. Il reste à démontrer sa longévité après avoir taillé des crins de queue très souillés. »
MACHINISME
Mention à MERLO pour M CVTronic : nouvelle transmission hydrostatique
Merlo a conçu une nouvelle transmission nommée M CVTronic pour ses chariots télescopiques. Elle offre une variation continue de la vitesse sans rupture de puissance entre 0 et 40 km/h.
Cette transmission fait intervenir deux moteurs hydrauliques de cylindrée équivalente au lieu d’un seul sur les transmissions précédentes. Ils sont alimentés par la même pompe hydrostatique elle-même calée sur le moteur thermique.
Un des moteurs appelé « moteur de vitesse» est en prise constante avec l’arbre primaire, alors que le second, appelé « moteur couple », est accouplé ou désaccouplé de la chaîne cinématique en fonction des besoins.
Il n’intervient que pour les vitesses inférieures à 20 km/h afin de fournir un couple supérieur. Au-delà de 20 km/h, il est désaccouplé et le premier moteur reçoit toute l’huile de la pompe hydrostatique.
Comparé aux transmissions précédentes couplées à une boîte de vitesses à deux rapports, le M CVTronic assure le passage automatique des vitesses sans rupture de couple.
Autre avantage, entre 7 et 10 km/h le constructeur annonce un rendement supérieur jusqu’à 13 % par rapport à la transmission traditionnelle Merlo sur le premier rapport.
L'avis du Jury
« Il existe d’autres transmissions hydrostatiques avec deux moteurs mais Merlo précise que seule la sienne désaccouple complètement le premier moteur au-delà de 20 km/h ce qui offre un rendement plus élevé à haute vitesse.
La transmission M CVTronic s’associe à l’Eco Power Drive (EPD), présenté par Merlo l’an dernier. Ce système EPD gère à la fois le moteur diesel et l’enclenchement du moteur de couple. Il accorde aussi la vitesse de la machine et le régime du moteur selon la position de la pédale de gaz.
Cette combinaison permet d’optimiser la consommation de gazole. Merlo annonce une économie qui peut aller jusqu’à 3,55 l/h. »
SERVICES
Inel d'Or à CCPA pour Galascorus : un logiciel pour piloter la conduite des génisses
Galsacorus est un logiciel destiné aux éleveurs et aux techniciens nutritionnistes pour les guider dans le pilotage du développement des génisses laitières.
Il offre un bilan synthétique et visuel de l’ensemble du troupeau de génisses qui permet in fine d’adapter et de corriger la conduite alimentaire et sanitaire.
Les données mesurées en élevage (poids réel ou tour thoracique et hauteur au garrot) sont saisies dans ce logiciel qui prend aussi en compte les objectifs de poids au vêlage de poids vif adulte et les caractéristiques de la race.
Le bilan qui en sort se présente sous la forme d’une courbe de croissance (poids/âge) sur laquelle sont positionnées toutes les génisses du troupeau.
Plus original, un second graphique positionne les génisses par type morphologique : squelettique, insuffisant, adipeux supérieur à l’objectif ou dans l’objectif.
Un autre tableau rappelle également à l’éleveur les objectifs de poids de génisses aux tranches d’âge importantes.
L'avis du jury
« L’élevage des génisses est encore trop souvent le parent pauvre de l’atelier laitier. C’est pourtant un enjeu technique et économique important puisqu’il détermine la carrière des futures laitières (productivité, longévité, reproduction).
Le Galsacorus, très visuel, permet de repérer facilement les écarts et les points de progrès dans la conduite des génisses. Son originalité est d’associer le poids de l’animal et sa morphologie. Car une génisse peut avoir atteint son poids optimal pour un âge donné sans avoir pour autant développé une morphologie laitière suffisante.
Le logiciel apparait simple à utiliser avec des tableaux de résultats faciles à interpréter. »
SERVICES
Mention à France Conseil Elevage pour Acido Detect : un indicateur d’acidose
Acido Detect est un indicateur simple, couplé au contrôle de performance, pour détecter les vaches en acidose clinique et sublinique.
Ce bio-modèle de prédiction de l’acidose ruminale utilise le spectre moyen infrarouge du lait, consolidé par des données zootechniques. En effet, une alimentation acidogène modifie le profil en acide gras du lait et son spectre infrarouge contient ces informations.
C’est un avantage significatif en termes de spécificité et de sensibilité par rapport au critère TB/TP classiquement utilisé en élevage.
L’analyse spectrale est réalisée en laboratoire en même temps que les autres analyses du contrôle de performance et le bio-modèle calcule un indicateur par vache. Les animaux sont notés de 0 (animal sain) à 5 (animal malade).
Les résultats sont remis à l’éleveur, deux jours après le contrôle pour un coût raisonnable. Un jeu de couleur et de symbole facilite la lecture pour différencier vaches saines, vaches suspectes et vaches malades.
L'avis du jury
« L’acidose est une maladie métabolique qui a un impact technique et économique important dans les élevages laitiers : baisse de production laitière, nombreuses pathologies.
Or les signes cliniques ne sont pas toujours faciles à déceler. On estime entre 11 et 29 % le nombre de vaches en acidose sublinique dans un troupeau.
L’Acido Detect est facile à mettre en œuvre car il n’y a pas besoin de récolter des échantillons de lait supplémentaires. Les résultats sont intégrés dans le tableau de bord remis à l’éleveur après chaque contrôle de performances avec une lecture facile pour cibler les animaux à surveiller ou à traiter. »
SOCIÉTAL
Inel d'Or à Sobac pour Bactériolit : compostage des effluents par complexe de micro-organismes
Le Bactériolit est un complexe de micro-organismes qui permet le compostage microbien des fumiers sans manipulation des futurs andains.
Le compostage se fait naturellement après une période de six semaines au minimum sans qu’il ait besoin de retournements mécaniques ou d’aération forcée.
La Dreal de la Bretagne a validé officiellement l’utilisation de ce complexe de micro-organismes en février 2013, ce qui permet aux agriculteurs de commercialiser leurs fumiers devenus composts sans plan d’épandage ni autorisation de mise sur le marché.
L’ammoniac n’étant plus relargué dans l’atmosphère mais réorganisé dans la litière sous forme d’azote organique, les conditions de travail de l’exploitant et de santé des animaux sont améliorées.
La charge de travail n’est pas augmentée, l’apport de l’écosystème Bacteriolit se fait en quelques minutes.
Au niveau environnemental, un fumier traité est stabilisé, c'est-à-dire que les éléments fertilisants qu’il contient sont réorganisés sous forme organique :
- Ils ne sont plus sujets au lessivage.
- Par rapport aux techniques classiques de compostage, les dégagements gazeux, notamment de carbone et d’azote dans l’atmosphère, sont diminués par deux.
Les effluents traités n’ont plus d’odeur désagréable, ce qui améliore l’image de l’agriculteur dans son environnement social.
L'avis du jury
« Cette technique d’agriculture durable qui au passage diminue les odeurs, transforme les encombrants fumiers en compost de valeur agronomique certaine.
Elle semble aller vigoureusement dans le sens d’une valorisation de l’image de l’éleveur, trop souvent vu comme un pollueur, en Bretagne tout particulièrement.
Le dossier est solide, déjà primé et positivement testé par des organismes comme la préfecture de la Bretagne, AgroParisTech ou l’Itavi, et qui concerne tous les élevages et tous les éleveurs sans distinction. »
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