Publié le mercredi 19 mai 2010 - 15h00
Pour la Coordination rurale, la décision de la Commission européenne de relancer les négociations commerciales avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) « constitue une sorte de bras d’honneur aux représentations élues et démocratiques des Etats membres ». L'organisation Via Campesina se mobilise « contre l'agenda néolibéral de l'UE ».
D'autres organisations agricoles comme le Copa-Cogeca (organisations agricoles et coopératives de l'UE) et le syndicalisme majoritaire en France ont déjà exprimé leurs craintes quant à la relance des négociations commerciales entre l'UE et le Mercosur.
« Nombre de pays, dont le nôtre, se sont déclarés formellement opposés à une reprise des négociations entre l’UE et le Mercosur », rappelle la Coordination rurale.
« Cette arrogance et cet aveuglement » de Bruxelles « à persister dans le libre-échange érigé comme doctrines économique et politique suprêmes constituent un grave danger pour l’avenir de la communauté des peuples européens », estime-t-elle.
« Il serait irresponsable d’accorder de nouvelles concessions aux pays du Mercosur. Cela se traduirait par une aggravation de la situation déjà catastrophique de notre agriculture et par une nouvelle saignée dans les emplois du secteur productif », estime le syndicat.
« Le bon sens le plus élémentaire permet de comprendre qu’il est impossible de mettre en concurrence les vastes espaces et les exploitations de plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’hectares de ces pays avec nos campagnes constellées de routes, de villages et de fermes », affirme la Coordination rurale.
Elle demande que la France intervienne au plus haut niveau auprès de Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, pour qu’il mette fin à cet abus de pouvoir des fonctionnaires européens et que puisse se dérouler sereinement l’indispensable réflexion sur la réforme de la Pac de 2013 ».
« Des représentants européens et sud-américains de Vía Campesina ont participé aux manifestations organisées le 16 mai à Madrid. Ils ont exigé que les 60 chefs d’Etats d’Europe et d’Amérique latine présents abandonnent les négociations ayant pour but de finaliser les accords de libre commerce entre leurs pays et l’UE », selon un communiqué de l'organisation, dont la Confédération paysanne et le Modef sont membres.
Pour Via Campesina « les seuls bénéficiaires de tels accords sont les mêmes multinationales et investisseurs étrangers qui sont les responsables de la crise économique, sociale et environnementale actuelle ».
« L’idéologie de la croissance indéfinie fondée sur les conditions néolibérales du commerce international administré par les banques et des fonds spéculatifs n’a pas de futur. La signature de ces accords établis par la Commission européenne est défavorable aux intérêts des citoyens d’Europe et d’Amérique latine », ajoute-t-elle.
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