Tilly-Sabco va réduire de 40 % sa production

Tilly-Sabco, le deuxième acteur de la filière du poulet destiné à la grande exportation en Europe, a annoncé vendredi qu'il allait réduire de 40 % sa production, conséquence selon l'entreprise de l'impact à l'exportation de l'arrêt des restitutions européennes et de l'effondrement des marchés.

« La valorisation des poulets sur le marché du Moyen-Orient a baissé de 411 euros la tonne de poulet, entre la moyenne des cours du premier semestre de 2013 et les cours actuels. Ainsi, sur la base de 20.000 tonnes exportées mensuellement, la filière du poulet destiné au grand export enregistre chaque mois un manque à gagner de 8 millions d'euros », détaille l'entreprise dans un communiqué.

« Les cours de la tonne de poulets commercialisés sur le Moyen-Orient ne permettent donc plus aujourd'hui de couvrir les coûts variables de production de la filière », selon ce communiqué de Tilly-Sabco, qui « se voit dans l'obligation de réduire son volume de production de 40 % et pour limiter les pertes d'exploitation de l'entreprise et préserver ses équilibres financiers ».

Selon Daniel Sauvaget, PDG de Tilly-Sabco, « maintenir les volumes de production serait suicidaire économiquement », notamment parce que « le maintien d'une offre abondante sur un marché saturé provoquerait de nouvelles baisses tarifaires et amplifierait nos pertes ».

La direction précise que des négociations sont en cours avec les représentants du personnel pour adapter l'organisation du travail. « D'ores et déjà, les emplois d'intérimaires et en CDD ne seront pas reconduits », note l'entreprise.

Après un comité d'entreprise jeudi une nouvelle rencontre avec les représentants des salariés doit avoir lieu mardi prochain.

Le Collectif avicole français (CAF) avait tiré à la fin de juillet la sonnette d'alarme après la suppression brutale des aides européennes à l'exportation de poulets congelés, assurant que l'arrêt de ces subventions condamne « à très court terme » les 4.000 emplois directs de la filière.

La Commission européenne a décidé de supprimer ces aides qui, initialement, devaient se poursuivre jusqu'à la fin de 2014, alors que la filière est déjà mal en point. La France était le dernier bénéficiaire de ce système, destiné à lui permettre de contrer la concurrence du Brésil sur les marchés du poulet congelé à l'exportation (Arabie Saoudite, Jordanie, Émirats).